Viabilité de la circulation : score moyen pour Bruxelles

Trop de voitures, pas assez de vélos, des transports publics perfectibles. Voilà ce que reproche à la capitale belge l'étude réalisée par quatre chercheurs de l'Institut Wuppertal, en Allemagne, pour le compte de l’organisation environnementale Greenpeace et portant sur la mobilité durable dans treize grandes villes européennes. Bruxelles se classe à la 8e place, alors que Copenhague, Amsterdam et Oslo sont les meilleures élèves.

Le rapport de l’Institut Wuppertal analyse 21 facettes de la circulation routière quotidienne et notamment cinq catégories d'indicateurs: la performance des transports publics, la mobilité active, la sécurité routière, la qualité de l'air et la gestion publique de la mobilité. Treize grandes villes européennes ont été prises sous la loupe. Les premiers du classement sont Copenhague, Amsterdam, Oslo, Zurich et Vienne.

Bruxelles se classe huitième sur treize. Hormis la qualité de l'air, la capitale belge se classe dans les cinq derniers pour toutes les autres catégories: neuvième en mobilité active (vélo et marche), dixième en sécurité routière, onzième en transports publics et en gestion de la mobilité.

D’après l’étude allemande, quelque 45% des déplacements sont effectués en voiture dans la capitale belge. Seule la capitale italienne Rome fait pire, souligne le quotidien Le Soir qui donne des détails sur l’étude. Cette dernière souligne que les prix raisonnables des places de parking dans la capitale belge encouragent encore à entrer dans Bruxelles en voiture. "Comparée à d’autres grandes villes, Bruxelles a peu de stations de métro. Et seules deux de ces stations sont situées sur de grands axes routiers encombrés. Ce n’est pas pour rien que l’organisation Client Earth a intenté un procès à Bruxelles", commente Joeri Thijs de l’organisation Greenpeace.

Le paradoxe du vélo

Bruxelles possède 5.264 vélos à partager. Seules Paris, Londres et Berlin en ont davantage. Et pourtant, seulement 3% des déplacements ont lieu à vélo à Bruxelles. A Copenhague, c’est 29%. Et pour poursuivre la comparaison : Bruxelles possède 154 km de pistes cyclables (séparées ou non de la route), alors qu’à Copenhague il y a 416 km de pistes pour deux roues.

La sécurité des utilisateurs faibles de la route laisse également à désirer à Bruxelles. Elle se situe à la dixième place sur les 13 villes analysées. En 2016, douze piétons et cyclistes sont décédés. Il y a eu en moyenne 221 accidents de la route par 10.000 trajets effectués à vélo.

Les chercheurs de l’Institut de Wuppertal estiment en outre que la gestion de la mobilité est nettement insuffisante à Bruxelles. La capitale de l’Europe est classée à la 11e place sur 13 à ce sujet. Par gestion de la mobilité, on entend la gestion de toutes les mesures possibles en matière de circulation.

Cela va du nombre de places de parking pour les voitures et vélos, la largeur et la sécurisation des pistes cyclables, la mise en place de zones à basses émissions, à la possibilité d’acheter un ticket de parking avec une application pour smartphone.

Le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (SP.A), a déjà lu le rapport allemand. "Les conclusions de ce rapport sont exactes, évidemment. J'y vois un encouragement à la politique que j'essaie de mener: faire de Bruxelles une ville pour les gens plutôt que pour les voitures", a commenté Pascal Smet (photo) ce mardi.

Il reconnait que trop de Bruxellois prennent encore la voiture pour de courts déplacements. "Mais le plus grand problème est causé par les navetteurs qui viennent uniquement en voiture à Bruxelles et encombrent ainsi le réseau routier dans la capitale".

"Nous avons déboursé 5,2 milliards d’euros pour investir dans les transports en commun, sur une période de 10 mois. Il y aura ainsi, cette année, deux nouvelles lignes de tram. Mais le gouvernement fédéral doit aussi investir dans ses transports publics", estime encore le ministre Smet.

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