Les brises lames doivent-ils disparaître de notre littoral ?

Les Pays-Bas envisagent de détruire les brises lames parce qu'ils ne font pas partie du littoral naturel et parce qu'ils sont aussi dangereux pour les baigneurs et les promeneurs. Notre pays devrait-il suivre cet exemple ?

Ce que nous appelons brises lames sont des constructions en pierre qui se trouvent sur nos plages et servent à protéger le littoral de l'érosion,  ce qui signifie;  empêcher les vagues d’emporter le sable de la plage.

Mais aujourd’hui nos plages sont renforcées avec du sable dragué en mer, du coup les brises lames ont perdu de leur utilité.

Aux Pays-Bas, les dirigeants envisagent tout simplement de détruire les brises lames. L’argument est qu’ils ne font pas partie du littoral d’origine et qu’ils sont dangereux. Autour de ces brises lames des courants se forment ce qui est dangereux pour les nageurs de plus les promeneurs peuvent y glisser et se blesser gravement.

Et chez nous ? Jan Seys de l’Institut flamand pour la mer (VLIZ) ne pense pas que les brises lames disparaîtront rapidement du paysage ? "Le gouvernement flamand a déclaré clairement qu’il n’envisageait pas d’enlever les brises lames" a-t-il déclaré à la VRT.

Même si nos plages sont régulièrement renforcées nos brises lames contribuent toujours à leur conservation.

Les Pays-Bas peuvent se permettre d’enlever les brises lames parce qu’ils disposent de grandes réserves de sable. Les couches de sable au large de la côte néerlandaise peuvent atteindre 100 mètres d’épaisseur. Or notre pays n’a pas ces réserves, nous avons donc besoin d’économiser notre sable » a expliqué Jan Seys.

On dénombre 127 brises lames sur notre littoral. Ils sont en moyenne espacés de 350 mètres. La plupart sont construites avec des pierres qui sont maintenues par du ciment. Bien qu’il s’agisse de construction artificielles, ces brises lames constituent le biotope de nombreuses plantes et animaux au fil des années.

"Les brises lames forment une côte rocheuse artificielle ", ajoute Jan Seys. "Si vous les enlevez, les espèces qui ne peuvent survivre que sur les côtes rocheuses disparaîtront également. Les moules, par exemple, ont besoin d'une surface dure sur laquelle elles peuvent adhérer avec leur fil de barbe. Ces espèces sont incapables de le faire sur le sable. Les brises lames sont devenus partie intégrante de la nature au fil des années et pour beaucoup d’espèces vivantes, il est important qu'ils restent.

Jan Seys pense que les brises lames de notre littoral résisteront encore un peu de temps mais il croit que la Flandre finira par suivre l’exemple des Pays-Bas.

"Un littoral naturel qui nous protège aussi serait la meilleure chose possible. Mais la Flandre doit choisir sa propre voie pour y parvenir. Détruire les brises lames actuellement représenterait un gaspillage d'argent. Il vaudrait mieux travailler sur un plan pour l'avenir ", conclut Jan Seys.
 

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