Le taux de survie après un cancer du côlon plus élevé en Belgique

De tous les pays de l’Union européenne, c’est en Belgique que l’on a le plus de chance de survivre lorsqu’on est atteint d’un cancer du côlon. C’est ce qui résulte d’une grande enquête dont les résultats sont publiés dans la revue scientifique et médicale britannique The Lancet. Selon les médecins, la Belgique est pionnière en la matière car le dépistage du cancer du côlon est bien pratiqué et parce que l’ensemble de la population a accès à des soins de qualité.

Durant la période de 2010 à 2014, 67,9% des patients atteints du cancer du côlon en Belgique ont survécu à cette maladie. L’Islande fait un tout petit peu mieux que nous mais ce pays ne fait pas partie de l’Union européenne.

Les Pays-Bas se situent au 9ème rang avec 63,1% et la Croatie est le pays le moins bien classé avec seulement 51% des personnes qui survivent suite à un cancer du côlon.

"Une des raisons de ces bons résultats de la Belgique est bien sûr le dépistage du cancer du côlon que le gouvernement organise depuis fin 2013", a expliqué à la VRT, Yves Van Nieuwenhove, chirurgien gastro-entérologue à l'UZ Gent.

Mais d'autres pays pratiquent également le dépistage, ce n'est donc pas la seule raison. "Une deuxième explication pourrait être que nous disposons de nombreux bons hôpitaux en Belgique, et que le Belge est libre de choisir un hôpital qui a une bonne réputation. Dans d'autres pays, par exemple aux Pays-Bas, les patients n'ont pas cette liberté de choix et doivent être soignés dans un hôpital régional".

Les médecins belges n'abandonnent pas le traitement des patients atteints d'un cancer

Cela peut sembler étrange mais d’après le Dr Van Nieuwenhove, nous traitons les patients atteint d’un cancer du côlon de "manière très agressive". Il veut dire par là qu'un patient cancéreux n'est pas facilement abandonné par son médecin.

"Il faut savoir que de nombreux patients atteints d'un cancer colorectal finiront par développer des métastases, et donc leur avenir dépendra de la façon dont chaque pays établit des lignes directrices et de l'agressivité dont on fait preuve face au cancer. Par exemple, si on ne dit pas à l'avance qu'il n'est pas rentable de poursuivre le traitement mais que l’on poursuit ce traitement, bien sûr toujours en concertation avec les patients".

L’étude publiée le 30 janvier dernier dans la revue Lancet, nommée Concord-3, a analysé les évolutions des taux de survie liés à 18 cancers, dans 71 pays (soit les deux tiers de la population mondiale), entre 2000 et 2014.

Au total, l’étude a concerné 37,5 millions de malades ayant eu un diagnostic de cancer pendant cette période. Il en résulte que les taux de survie liés aux cancers augmentent globalement dans le monde, - même pour les tumeurs ayant les pronostics les plus sévères. Cependant ces progressions restent très inégales en fonction des pays.

Et l’on peut dire que la Belgique se distingue dans cette étude. "Notre pays possède d'excellents centres de référence pour le traitement du cancer et tout le monde peut s'y rendre. Il est également pratique que tout soit si proche en Belgique, même pour un hôpital très réputé, il n'est jamais nécessaire de faire de longs trajets en voiture. L’étude de Lancet montre que nous devons continuer à investir dans le savoir et la technologie" ajoute encore Yves Van Nieuwenhove.

Personne n'est à l'abri

Chaque jour, on diagnostique un cancer du côlon à 23 Belges, et 5 familles perdent un être cher pour la même raison. Personne n'est à l'abri du cancer du côlon. Les chiffres et les témoignages le prouvent. Pourtant, les chances de guérison sont élevées, si le cancer est dépisté à temps.

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