La N-VA n’approuvera pas le pacte énergétique, ni au fédéral ni au gouvernement flamand

La N-VA n'approuvera pas le pacte énergétique aux gouvernements flamand et fédéral, a indiqué mardi soir le député flamand Andries Gryffroy dans l'émission Terzake (VRT). De son côté le Premier ministre Charles Michel met la pression sur les Régions dans le dossier de la sortie du nucléaire prévue par la loi en 2025.

Les quatre ministres de l'Énergie du pays sont pourtant tombés d'accord lundi soir sur un projet qui établit les grandes lignes de la politique énergétique et climatique d'ici 2050.

Le document doit toutefois encore recevoir l'aval des gouvernements concernés, mais la N-VA ne semble pas encline à donner son blanc-seing. "Je vais être très clair, au nom de mon parti. Nous n'approuverons pas ce pacte, ni au gouvernement flamand, ni au fédéral", a déclaré Andries Gryffroy.

Le député estime entre autres que la durabilité et la faisabilité financière du pacte sont compromises. Il ajoute que la sécurité d'approvisionnement ne serait pas garantie par le pacte en l'état.
L'un des points épineux du document est notamment la sortie du nucléaire prévue en 2025, conformément à la loi. L'échéance serait confirmée mais la N-VA a encore rappelé ses réticences, la jugeant intenable.

Charles Michel renvoie la balle aux Régions

Le premier ministre Charles Michel (MR) met la pression sur les Régions dans le dossier de la sortie du nucléaire prévue par la loi en 2025. Au journal Le Soir, il dit clairement tenir à cette date, tout en reconnaissant que "ça va être extrêmement difficile". Le chef du gouvernement fédéral dit avoir fait le job et appelle les Régions à venir avec des objectifs chiffrés pour l'énergie. "Mon intuition est que si tout le monde est mobilisé totalement, on peut encore tenir 2025, peut-être", indique-t-il.

"Je ne laisserai personne torpiller le pacte énergétique", a réagi mercredi le premier ministre Charles Michel dans un communiqué. Le chef du gouvernement fédéral indique qu'il "veillera à l'exécution loyale et de bonne foi de la loi qui prévoit la sortie nucléaire en 2025 et de l'accord de gouvernement".

"L'objectif reste, ainsi que la Belgique s'y est engagée, de sortir du nucléaire. Nous l'avons rappelé dans l'accord de gouvernement et je l'ai réaffirmé au Parlement", précise-t-il.

"Tout doit être mis en oeuvre pour respecter nos engagements: garantir la sécurité d'approvisionnement énergétique, atteindre les objectifs climatiques et assurer un prix de l'énergie abordable pour les familles et la compétitivité de nos entreprises", poursuit M. Michel, évoquant le pacte énergétique. Celui-ci sera discuté pour la première fois au conseil des Ministres restreint ce jeudi 14 décembre.

Selon les Verts : "Charles Michel s'écrase devant le diktat de la N-VA"

"C'est une première marche-arrière à 180 degrés. Charles Michel s'est écrasé devant le diktat de la N-VA", a estimé le député Jean-Marc Nollet (Ecolo-Groen) après que le premier ministre a indiqué mercredi au journal Le Soir qu'il revenait aux Régions de dire comment on arrive à tenir la date de sortie du nucléaire.
"Il s'agit de tergiversations et de circonvolutions déplorables", a regretté M. Nollet alors que "le secteur a besoin d'un signal clair, ne permettant plus aucun doute sur la loi de sortie de 2003". Les propos du premier ministre "réintroduisent le doute" alors que l'accord de gouvernement fédéral avait confirmé la sortie en 2025, ajoute-t-il.

En outre, précise le député écologiste, en mettant la pression sur les Régions, "M. Michel communautarise le débat, en soulignant l'absence de répartition des efforts". En conclusion, "le premier ministre met lui-même des obstacles, c'est une lourde responsabilité, sous la pression de la N-VA", insiste-t-il.

Un jour après l'annonce d'un accord sur le pacte énergétique, Jean-Marc Nollet ironise sur le fait que "la sortie du nucléaire n'aura même pas tenu 24 heures".

Pour le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre Kristof Calvo, "le sabotage de la N-VA semble fonctionner". Il dit ne pas comprendre le renvoi de la décision sur la sortie du nucléaire aux Régions. Le premier ministre doit montrer autre chose que des doutes, souligne Kristof Calvo, "autrement, la N-VA, qui devient petit à petit le meilleur lobbyiste d'Engie, en récoltera les fruits".

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