Les ministres de l’Energie maintiennent la sortie du nucléaire en 2025

Les quatre ministres compétents en matière d’Energie en Belgique (fédéral, flamand, wallon et bruxellois) ont finalisé un accord sur le projet de Pacte énergétique interfédéral 2050, qu’ils soumettront à leur gouvernement respectif. Ce Pacte maintient la fermeture définitive des réacteurs nucléaires de Doel et Tihange à 2025. Une date qui crée des tensions au sein des majorités fédérale et flamande, étant donné que la N-VA a déclaré qu’elle souhaitait voir deux réacteurs nucléaires maintenus plus longtemps en activité.

Ces derniers jours, des députés N-VA à la Chambre et au parlement flamand ont remis en cause l'échéance de 2025 pour éteindre l'ensemble des réacteurs nucléaires, menaçant même de bloquer le projet de Pacte énergétique via les gouvernements fédéral et flamand. Les ministres Marie-Christine Marghem (Fédéral) et Jean-Luc Crucke (Wallonie) avaient toutefois laissé entendre qu'ils s'en tiendraient à la loi de sortie du nucléaire.

"L'accord correspond à ce que nous avons dit dès le début", s'est contenté de maintenir le ministre Crucke (photo archives). "On est dans un projet qui réunit les quatre ministres, j'espère que les quatre gouvernements nous donneront leur accord sur le texte. Je ne suis pas la N-VA, et je n'ai entendu que quelques membres de la N-VA. La réponse que j'attends maintenant est celle des gouvernements", a ajouté le ministre Crucke.

Le gouvernement wallon pourrait se pencher dès ce jeudi sur le projet. Ce dernier entérine la sortie du nucléaire, qui doit doter la Belgique d'une vision de la transition énergétique pour 2050. "Le gouvernement wallon peut apporter une réponse d'espoir. Ce ne sera pas encore suffisant (puisqu'il faut l'accord des autres gouvernements, NDLR), mais ce sera aussi un signe de stabilité pour la confiance des investisseurs", estime Crucke.

D’après le quotidien Le Soir, qui publiait lundi la dernière mouture du projet, le document entérine la sortie du nucléaire et met en priorité la réduction de la consommation d'énergie dans tous les segments. Les normes énergétiques seront durcies pour tous les types de biens de consommation et le rythme de rénovation des bâtiments sera accéléré, en priorité pour les logements les moins performants et les publics précarisés.

La TVA sur la rénovation et sur la rénovation après démolition sera abaissée, plus aucune chaudière au mazout ne sera vendue après 2035, tandis que les subventions ou avantages indirects bénéficiant aux équipements fonctionnant avec des énergies fossiles seront progressivement éliminés.

Le gaz fossile suppléera l'abandon du nucléaire, de même que les énergies renouvelables, avec l'objectif final d'une électricité produite à 100% à partir de sources renouvelables d'ici à 2050, avec une étape intermédiaire 40% en 2030. Toujours selon Le Soir, Régions et Fédéral développeront les outils de stockage de l'énergie.

La N-VA ne veut pas encore décider

Les nationalistes flamands n'entendent pas prendre de décision à propos du pacte énergétique interfédéral tant que les coûts des objectifs fixés ne sont pas établis. "Quand je lis le Pacte énergétique, je vois beaucoup d'ambition mais peu de chiffres. Nous voulons d'abord que tous les chiffres soient sur la table. Nous n'allons pas prendre de décision sans savoir ce que cela va coûter", a expliqué le député fédéral Bert Wollants (photo) sur les ondes de Radio 1.

Les quatre ministres de l'Energie du pays (dont le ministre libéral flamand Bart Tommelein) sont tombés d'accord sur un projet qui établit les grandes lignes de la politique énergétique et climatique d'ici 2050. Le document doit encore recevoir l'aval des gouvernements concernés. L'un des points épineux est la sortie du nucléaire prévue en 2025, conformément à la loi. L'échéance serait confirmée, mais la N-VA a encore rappelé récemment ses réticences, la jugeant intenable. Le député nationaliste en appelle à l'accord de gouvernement.

"Il y est dit clairement qu'il y aura une sortie du nucléaire si l'approvisionnement énergétique du pays n'est pas mis en danger et si c'est possible d'une manière sûre, durable et payable", a-t-il expliqué. La sortie du nucléaire n'est donc pas entérinée, à l'entendre. "La discussion doit encore avoir lieu. Si je ne me trompe pas, les ministres n'ont pas reçu un mandat leur permettant de décider ce qu'ils veulent. Il y a encore d'autres partis dans le gouvernement, et qui doivent aussi approuver".

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