La N-VA s’oppose à la sortie complète du nucléaire en 2025

Les quatre ministres responsables pour l’Energie en Belgique devraient conclure d’ici la fin de l’année un Pacte énergétique sur l’avenir de la politique énergétique à long terme. Mais le parti nationaliste flamand s’oppose à un pacte qui prévoie la fermeture de tous les réacteurs nucléaires d’ici 2025. Selon la N-VA, notre pays ne pourra se passer totalement d’énergie nucléaire dans huit ans, indiquent les quotidiens Het Nieuwsblad et De Standaard.

D'ici Noël, les ministres de l'Energie des différents niveaux de pouvoir du pays doivent mettre sur la table un plan dressant la trajectoire énergétique de la Belgique à plus long terme. Les ministres fédéral, flamand, wallon et bruxellois concernés ont déjà laissé entendre que les centrales nucléaires devaient être fermées en 2025, ce qui est aussi inscrit dans l'accord gouvernemental.

Mais la N-VA ne veut pas signer de "chèque en blanc". Selon le parti nationaliste flamand, aucune étude n'a encore été produite démontrant que la Belgique peut se passer de l'énergie nucléaire et combien cela coûterait. Le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA) a déjà estimé qu'il était prématuré de supprimer complètement l'énergie nucléaire.

Mais les députés N-VA Bert Wollants et Andries Gryffroy poussent la logique plus loin, rapportent les médias du groupe Mediahuis. Si les ministres de l'énergie formulent une proposition à ce sujet, les nationalistes au sein des gouvernements flamand et fédéral se positionneront contre le pacte énergétique, laissent-ils entendre.

Ils estiment en effet qu’il "n’est pas réaliste" de planifier une sortie totale du nucléaire en 2025 parce que les sources d’énergie renouvelable ne sont pas présentes en nombre suffisant que pour pouvoir maintenir le coût de l’énergie à un prix raisonnable en Belgique.

La N-VA propose donc une phase intermédiaire pendant laquelle les plus jeunes réacteurs du pays - Doel 4 et Tihange 3 - seraient maintenus plus longtemps en activité. Le parti chapeauté par Bart De Wever reconnait que leur point de vue rendra très difficile la conclusion d’un Pacte énergétique d’ici la fin de cette année.

Le gouvernement Michel poursuit son travail

Le ministre flamand à l’Energie, Bart Tommelein (Open VLD, photo), a réagi à la mise en garde de la N-VA en indiquant qu’il continue à travailler d’arrache-pied au Pacte d’énergie avec les trois autres ministres concernés, "y compris ce week-end". En accord avec ses collègues, il "refuse de faire d’autres déclarations sur ce Pacte", pour ne pas le desservir.

Le CD&V indique, via la députée Leen Dierick, que le Pacte est essentiel afin de pouvoir encore faire à temps la conversion vers une énergie durable. Sinon les entreprises n’investiront pas dans des sources d’énergie renouvelables. Elle rappelle qu’une étude réalisée par Elia indiquait récemment que la sortie du nucléaire sera encore possible si des alternatives sont cherchées très rapidement. "Si la N-VA souhaite que nous ne décidions pas, nous déciderons tout de même : nous conserverons alors l’énergie nucléaire, alors que c’est une histoire qui se termine. La N-VA joue avec notre futur", estime Dierick.

La ministre Marghem reste ferme

"Les quatre ministres de l'Environnement ont la volonté d'aboutir d'ici la fin de l'année à un projet de pacte pour l'environnement qui sera ensuite analysé par leurs gouvernements respectifs", a indiqué pour sa part la ministre fédérale Marie Christine Marghem (photo). Chacun assumera ensuite ses responsabilités mais "la législation fédérale prévoit la sortie du nucléaire en 2025".

"C'est dans l'accord de gouvernement. Il faut de la stabilité", a indiqué de son côté Alexander De Croo (Open VLD). Même son de cloche du côté du vice-Premier ministre MR Didier Reynders.

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