Doel 1 à nouveau à l'arrêt

Le premier réacteur de la centrale nucléaire située en Flandre orientale s’est arrêté automatiquement samedi vers 18h. Un problème au niveau de l’alternateur serait à l’origine de cette interruption inattendue, indiquait Els De Clercq, responsable de la communication. Doel 1 venait d’avoir été relancé le mercredi 30 décembre, après un arrêt de 10 mois. Sa durée de vie vient d’être prolongée de 10 ans.

Un problème au niveau de l'alternateur serait à l'origine de l'arrêt automatique du réacteur nucléaire Doel 1 qui est survenu samedi vers 18h, indiquait ce dimanche matin Els De Clercq, responsable communication de la centrale de Doel.

"L'alternateur se situe dans la partie conventionnelle de la centrale. Il s'agit d'une grande turbine dans laquelle l'électricité est produite". Des mesures supplémentaires seront effectuées afin de connaître les raisons précises de la panne. Les autorités compétentes ont été informées.

L'arrêt automatique du réacteur nucléaire n'a eu aucune incidence sur la sécurité des employés, ni sur les installations de la centrale nucléaire, indiquait le gestionnaire Electrabel.

Interviewé dans le Journal télévisé de 13h à la VRT, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (photo) a estimé qu’il "n’y a aucun problème de sécurité concernant le réacteur nucléaire Doel 1". Il estime que le fait que le réacteur se soit arrêté automatiquement à la suite d'un problème prouve que "les systèmes de sécurité fonctionnent".

"C'est un petit incident. Je comprends que l'opposition souhaite en tirer profit, mais parler d'insécurité du nucléaire n'est tout simplement par correct", a ajouté Jan Jambon, en faisant notamment référence à l’appel des partis écologistes de suspendre la prolongation de vie de Doel 1 et 2.

La présidente des libéraux flamands, Gwendolyn Rutten, a quant à elle souligné sur le plateau de VTM qu'il fallait attendre le travail des experts avant de tirer des "conclusions hâtives".

Les 4 réacteurs de Doel : bilan

Doel 1 avait redémarré le 30 décembre dernier et a été couplé au réseau. Le réacteur était à l'arrêt depuis février 2015, parce qu’il avait atteint les 40 ans de vie pour lesquels il a été conçu. La Chambre a approuvé à l’été dernier la prolongation de vie des réacteurs 1 et 2 de Doel jusqu’en 2025, et ils ont donc été relancés fin décembre.

Doel 2 a déjà redémarré, quant à lui, le soir de Noël. Quant au réacteur de Doel 3, il a été mis à l'arrêt dans la nuit du 24 au 25 décembre en raison d'une perte d'eau survenue dans un générateur de la partie non nucléaire de la centrale, quatre jours à peine après son redémarrage.

Electrabel espère remettre ce réacteur en marche le 6 janvier. Doel 4 tourne, pour sa part, à pleine puissance. Il n’y aurait actuellement aucun problème d’approvisionnement en électricité pour le pays.

Les écologistes réclament la suspension de la prolongation

Tant les écologistes flamands de Groen que francophones d'Ecolo ont réclamé ce dimanche la suspension des opérations de prolongation de Doel 1 et 2, à la suite de l'incident survenu samedi dans la centrale nucléaire.

Le chef de groupe Groen à la Chambre, Kristof Calvo (photo), estime que la prolongation de vie de 10 ans des deux réacteurs est une erreur parce qu'ils sont trop vieux. "Il n'y a pas lieu de paniquer, car l'incident a eu lieu dans la partie non-nucléaire de la centrale, mais c'est un nouveau problème parmi tant d'autres dans ces réacteurs".

Selon le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre, Jean-Marc Nollet, il faut d'abord laisser le temps à Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) de réaliser l'inspection prévue cette année et l'année prochaine.

"Cette centrale de Doel 1 devait être relancée pour dix ans et est à l'arrêt au bout d'une semaine. On a l'impression qu'Electrabel ne maîtrise pas totalement la situation et qu'il mène ce redémarrage à un rythme effréné", a déclaré M. Nollet.

L'AIEA mènera une inspection "Safety Aspects of Long Term Operation" (SALTO) dans le cadre de la prolongation des réacteurs nucléaires en deux phases. Une mission d'experts devrait avoir lieu durant une semaine en février 2016 avant une mission plus complète en 2017.

"Nous demandons la suspension des opérations de prolongation jusqu'à ce que l'AIEA ait réalisé son inspection, et ce d'autant plus que tant Elia (gestionnaire du réseau de transport de l'électricité) que la CREG (commission de régulation de l'électricité et du gaz) ont démontré qu'il n'y aurait pas de problème de pénurie d'énergie", a ajouté Nollet.

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