Accord climatique: "Faut-il rire ou pleurer?"

Si les partis de la majorité sont satisfaits de l’accord tant attendu sur le climat, les organisations environnementales sont loin de se réjouir. "Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer", a déclaré Joeri Thijs, responsable des campagnes de Greenpeace. "Il aurait fallu se montrer plus ambitieux", indique pour sa part le Bond Beter Leefmilieu.
BELGA/LALMAND

L'accord belge conclu vendredi sur la répartition entre Régions et fédéral sur l'effort climatique est tout sauf ambitieux et n'est qu'une traduction minimaliste des objectifs européens en matière d'énergies renouvelables et d'émissions de CO2 pour 2020, estime l'organisation environnementaliste Greenpeace-Belgique. "Et même ces objectifs-là, la Belgique pourrait ne pas les atteindre", souligne-t-elle.

"La Belgique a agi comme un élève désintéressé qui remet un travail uniquement parce qu'il a été sommé de le faire. Nos ministres se sont rendus ridicules au niveau international: il leur a fallu des années pour finalement accoucher d'un accord climatique qu'on ne peut que qualifier de faible", a commenté la chargée de campagne 'Climat' à Greenpeace Belgique, Juliette Boulet, ancienne députée fédérale Ecolo. "Réduire les émissions de CO2 est un geste positif pour notre santé, notre portefeuille et l'avenir de nos enfants. Mais nos ministres continuent à voir la politique climatique comme un fardeau. Chacun essaie de s'en débarrasser autant que possible", juge-t-elle. "Le véritable travail commence maintenant", conclut-elle.

L'ONG rappelle qu'une étude réalisée notamment à sa demande montre que d'ici 2020, la Belgique pourrait produire 33% de son électricité au départ de sources renouvelables, voire 54% d'ici 2030.

"Trop peu, trop tard"

Mathias Bienstman, l’un des responsables de l’organisation environnementale flamande Bond Beter Leefmilieu, n’est pas non plus impressionné par l’accord climatique belge. "Il aurait tout d’abord fallu qu’il intervienne plus vite. On a dû attendre six ans, et ce qui a finalement été fait, c’est la répartition des objectifs à atteindre au sein de l’Union. Il aurait fallu être plus ambitieux, notamment au niveau de l’énergie renouvelable et de la lutte contre la pollution", a-t-il déclaré.

De son côté, le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11) a également exprimé sa déception à la suite de l'accord. "Les négociations ont été longues et ponctuées de soubresauts, une véritable Commedia dell'arte pour une négociation qui ne cherchait même pas à relever les ambitions belges d'ici 2020, et encore moins à définir une vision à long terme", a déploré vendredi Valérie Rigot, chargée de l'environnement au sein du centre.

Même si le CNCD reconnaît l'important travail de fond réalisé pour parvenir à cet accord, il regrette que le financement climat n'ait pas fait l'objet d'une approche plus ambitieuse. "C'est le seul des quatre points en négociation qui était véritablement prioritaire pour la COP21. L'objectif est manqué. Les quatre gouvernements se sont engagés sur un montant de 50 millions d'euros par an pour le financement climat international. Une déception pour le centre, qui demande aux ministres de "sauver l'honneur" en confirmant que ce seront bien des moyens additionnels à l'aide au développement, amenés à augmenter d'années en années.

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