"La Belgique aussi doit opter pour l’énergie renouvelable"

Greenpeace Belgique a partiellement salué le Plan américain pour une énergie propre, présenté hier par le président Barack Obama. Pour l’organisation écologiste, notre pays manque actuellement de vision et se concentre encore trop sur l’énergie nucléaire. A terme, il risque bien de ne pas atteindre les objectifs européens de 2020.

Hier, le président américain Barack Obama a lancé son plan contre la "grande menace" que fait peser le changement climatique à la planète. Le projet rassemble une série de réglementations qui imposeront pour la première fois aux centrales électriques de réduire de 32% d’ici 2030 leurs émissions de carbone, par rapport aux niveaux de 2005.

En Belgique, Greenpeace a salué ce plan qui vise notamment à investir davantage dans les énergies renouvelables. Si l’organisation écologiste estime que le texte pourrait être encore plus ambitieux, elle apprécie toutefois le choix américain de ne guère laisser de place à l’énergie nucléaire.

L’urgence d’une énergie différente

Pour Joeri Thijs, de Greenpeace Belgique, notre pays doit rapidement concevoir un cadre d’investissements spécifique au domaine. "Cela fait près de 15 ans qu’on traîne la sortie du nucléaire. Cela signifie qu’on fait douter les entreprises et les investisseurs qui se demandent si ça vaut la peine d’investir dans les grands parcs éoliens".

Personne ne veut se retrouver face à un black-out, estime Joeri Thijs. Mais l’énergie nucléaire n’offre que peu de garanties au niveau de l’approvisionnement. Pour Greenpeace il est donc urgent de trouver d’autres sources. Et la démarche nécessite une politique approfondie. "En Belgique, nous avons besoin d’une vision claire. Si l'on se dit par exemple que d’ici 2020 ou 2030, nous voulons économiser autant d’énergie, ou en tirer autant du soleil ou du vent, il sera tout à fait possible de délaisser l’énergie nucléaire", souligne Joeri Thijs.

La Belgique mauvaise élève

L’Union européenne s’est engagée à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Pour chaque Etat membre, elle a notamment fixé des objectifs de réduction d’émissions. Les pays sont également appelés à augmenter leur efficacité énergétique et à utiliser des sources renouvelables à hauteur de 20%.

De son côté, la Belgique s’est vue fixer par l’UE un objectif d'une part de 13% d'énergie renouvelable dans la consommation totale d'énergie à l'horizon 2020. Aujourd’hui, on est loin du compte. Notre pays atteint en effet péniblement les 6%, ce qui en fait l’un des plus mauvais élèves de l’Union.

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