"L'installation de stockage nucléaire devient urgente à Dessel"

L’Organisme national de déchets radioactifs et de matières fossiles enrichies (ONDRAF) a estimé ce jeudi, au cours d’une conférence de presse, que la construction de l’installation de stockage de déchets nucléaires à Dessel, en province anversoise, devient pressante. Les bâtiments de stockage provisoire sont en effet presque remplis. L’ONDRAF attend le feu vert de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), qui devrait délivrer une autorisation au plus tôt en 2017.

L'ONDRAF a introduit une demande d'autorisation nucléaire auprès de l'AFCN le 31 janvier 2013. Il souligne l'envergure et la complexité du dossier, précisant que c'est la première fois qu'une installation de stockage pour la gestion à terme des déchets radioactifs sera construite en Belgique.

En attendant l'autorisation, l'ONDRAF a fait aménager un quai de débarquement le long du canal Bocholt-Herentals et une voie routière en vue de l'acheminement futur des matériaux et matières premières. Le projet de stockage créera 70 emplois directs et environ 240 emplois temporaires pendant la phase de construction, souligne l'ONDRAF.

Le coût total de l'installation de stockage s'élève pour toute sa durée de vie, à 1,2 milliard d'euros, selon l’Organisme national. "L'installation de stockage doit non seulement être sûre et fiable, mais également bénéficier du soutien de la population", insiste l'Organisme.

Diverses catégories de déchets

Le site de Dessel héritera de déchets nucléaires belges de catégorie A, soit de faible et moyenne activité et de courte durée de vie. Ces déchets seront stockés en surface. Quant au stockage à long terme des déchets de catégories B et C, soit de haute activité et/ou de longue durée de vie, aucune décision politique n'a été prise actuellement.

La gestion de certains déchets de catégories B et C, comme les déchets bitumés, pourrait poser problème dans quelques années et nécessiter la construction de nouveaux bâtiments, même si les installations actuelles ont réussi les stress-tests, a expliqué le directeur général de l'ONDRAF, Jean-Paul Minon.

L'ONDRAF propose comme solution de gestion pour ces deux types de déchets la mise en stockage géologique dans de l'argile peu indurée, un choix qui repose sur "quarante ans de recherche". "La sélection de l'emplacement du site de stockage constituera une étape majeure mais n'est absolument pas à l'ordre du jour", précise l'organisme. "Tout comme c'est le cas pour les déchets de catégorie A, un processus décisionnel participatif sera mis en place pour le stockage des déchets de catégories B et C, une initiative essentielle pour créer une assise sociétale au sein de la population belge".

Une directive européenne qui impose aux États membres d'établir notamment un programme national pour la gestion des flux des déchets nucléaires, a été transposée en droit belge le 3 juin 2014. Le gouvernement belge transmettra officiellement son programme à la Commission européenne avant le 23 août 2015.

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