"Le nombre d’incidents dans les centrales nucléaires pas en hausse"

Le directeur de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), Jan Bens, a indiqué en sous-commission "Sécurité nucléaire" de la Chambre que le nombre d’incidents qui surviennent sur les sites des centrales n’est pas en augmentation. Il a même tendance à diminuer. Le gouvernement fédéral doit trancher jeudi dans le dossier de la prolongation des centrales nucléaires de Doel 1 et 2 (Flandre orientale).

Ces derniers mois, quelques incidents se sont produits dans les centrales nucléaires belges, qui ont été répercutés dans les médias. En moyenne, un incident provoquant une alarme se produit par an sur un des sept sites qui abrite un réacteur nucléaire. Le dernier en date remonte au 30 novembre dernier, lorsqu'un incendie s'est déclaré dans un appareil de mesure du courant électrique à Tihange 3, provoquant un arrêt de 3 jours.

"Normalement, il y a un incident une fois par an, et on descend même en-dessous de cette moyenne. C'est la situation belge, où il y a un risque de pénurie, qui fait que chaque fois qu'il y a une alarme, on en parle. Il n'y a en soi rien d'inquiétant", a souligné Jan Bens (photo).

Le directeur de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire a passé en revue les différentes centrales du pays, dont certaines ont connu de sérieux problèmes ces deux dernières années entre l'arrêt de Doel 3 et Tihange 2 pour cause de microfissures et le sabotage à Doel 4. L'analyse des microfissures pourrait encore durer. "Il y a encore beaucoup de travail à faire pour comprendre ce qui se passe et pouvoir réaliser le dossier de sécurité. Dès que nous aurons un dossier complet, nous aurons besoin de semaines voire de mois pour l'étudier", a souligné Bens.

Malgré l'importance stratégique des deux centrales, le directeur de l'AFCN dit n'avoir ressenti jusqu'à présent aucune pression économique sur son travail.

Le gouvernement fédéral prévoit aussi de prolonger la durée d’utilisation des réacteurs Doel 1 et 2, qui devraient normalement fermer respectivement le 15 février 2015 et en décembre 2015. Une prolongation même d'une journée requiert de modifier la loi, a averti Jan Bens. Le problème du combustible se posera aussi pour Doel 1. Le réacteur sera à court le 15 février et la réalisation de la commande, si celle-ci intervient encore avant la fin de l'année, prendra un an.

Doel 1 & 2 : le gouvernement tranchera jeudi

La ministre de l'Energie, Marie-Christine Marghem (photo), a déposé mardi au comité ministériel restreint sa note relative à la prolongation des centrales nucléaires de Doel 1 et 2. C’est ce qu’elle a indiqué en commission de l'Economie de la Chambre. Le conseil des ministres tranchera le point jeudi. Aucun projet de loi ne sera déposé avant la fin de l'année, a ajouté la ministre, tout en n'excluant pas le dépôt d'un amendement à la loi-programme dont l'examen en séance plénière aura lieu vendredi.

Pour contribuer à la sécurité d'approvisionnement en énergie de la Chambre, le gouvernement a décidé de prolonger ces deux réacteurs qui devaient fermer en principe en février et décembre 2015. Interrogé un peu plus tôt en sous-commission "Sécurité nucléaire", le directeur de l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire, Jan Bens, a indiqué qu'une loi était nécessaire pour réaliser cette prolongation.

Pour rappel, Electrabel a annoncé lundi que le réacteur de Doel 4, mis à l'arrêt à la suite d'un sabotage, redémarrera le 21 décembre. Certains parlementaires, dont Vanessa Matz (CDH) et Jean-Marc Nollet (Ecolo), ont exprimé leur inquiétude à ce sujet, l'enquête judiciaire n'étant pas encore close. "A priori, il n'y a pas de problème spécifique à ce que Doel 4 redémarre même si l'enquête n'est pas finie", a expliqué Marie-Christine Marghem.

Jasper Jacobs

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