La cuisson des frites à la belge est-elle en danger ?

Le ministre flamand Ben Weyts (N-VA) craint qu’une législation européenne ne vienne menacer les frites "cuites à la belge". Il a écrit une lettre au commissaire européen compétent pour manifester ses craintes. Un bashing anti-Union européenne, selon l’eurodéputé Bart Staes (Groen).

La Commission européenne souhaite livrer bataille contre l'acrymalide, une substance chimique qui se forme naturellement dans les aliments riches en amidon au cours des processus de cuisson à haute température, notamment la friture. L’institution européenne veut ainsi introduire de nouvelles règles lors de la préparation de la nourriture. Dans le cas des frites, il serait conseillé de blanchir les pommes de terre avant de les plonger dans l’huile de friture. Et la double cuisson, typiquement belge, serait remise en question.

Selon le ministre flamand du Tourisme (cf. photo), l'Europe met notre culture de la frite en danger, pouvait-on lire dans le quotidien De Zondag. C’est la raison pour laquelle il a envoyé une lettre au commissaire à la Santé le Lituanien Vytenis Andriukaitis, dans laquelle il "soutient pleinement le combat pour la santé", mais appelle à "procéder avec prudence et ne pas prendre de mesures qui auraient des conséquences considérables et imprévues sur notre riche patrimoine gastronomique." Avant d'ajouter : "Ce serait un crime que de l'interdire".

Jasper Jacobs

"Agitateur eurosceptique"

Pas de réaction de la Commission européenne pour l’instant. Bart Staes, eurodéputé Groen, est particulièrement critique par rapport à la sortie de Ben Weyts et le qualifie d'"agitateur eurosceptique et non de décideur politique". Selon lui, l’exécutif européen mène le débat en toute prudence depuis des mois au travers de discussions discrètes avec le secteur, avec les autorités sanitaires, via une très large consultation et sans prendre de décisions unilatérales.

Bart Staes (cf. photo) estime qu’il s’agit de "bashing anti-Union européenne dans la plus pure tradition rabique eurosceptique". Et l’eurodéputé écologiste de conclure que c'est ce genre de "mensonges et demi-vérités" et de polémiques "développées constamment dans les journaux du dimanche et les tabloïdes" qui ont conduit certains à se méfier de l'Europe et "à voter un Brexit".

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