L’accord préliminaire sur le Brexit salué en Belgique

Au terme de négociations qui ont duré toute la nuit de jeudi à vendredi, à Bruxelles, le Royaume-Uni et les 27 autres pays de l’Union européenne se sont mis d’accord sur trois problèmes majeurs du Brexit : la facture du divorce, les droits des citoyens européens vivant en Grande-Bretagne et des Britanniques résidant dans l’UE, et la frontière irlandaise. Plusieurs membres des gouvernements fédéral et flamand s’en sont réjouis. Le Parlement européen s’est également dit satisfait.

Ce vendredi matin, la Commission européenne recommandait aux dirigeants des 27 Etats membres de l’Union européenne de constater la semaine prochaine que des "progrès suffisants" ont été faits dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Ce constat permettrait d'ouvrir les discussions de la deuxième phase des négociations, sur les relations futures entre l'UE et le Royaume-Uni.

Les Européens avaient fait de ces progrès suffisants - sur les droits des citoyens expatriés, le règlement financier du divorce et la question de la frontière avec l'Irlande - une condition préalable pour lancer cette deuxième phase. Ce sera aux chefs d'Etat et de gouvernement des 27 autres Etats membres de l'UE de donner leur feu vert, lors de leur réunion de la semaine prochaine à Bruxelles. "Il s'agit d'un compromis", a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors d'un point presse à l'issue d'une rencontre avec la Première ministre britannique Theresa May vendredi matin.

"Nous avons travaillé extrêmement dur cette dernière semaine", a renchéri Theresa May (photo archives). Les droits des citoyens européens installés au Royaume-Uni seront garantis après mars 2019, échéance prévue pour la sortie des Britanniques de l'UE. "Leur vie continuera comme avant", a assuré la Première ministre britannique, précisant que ces droits seraient repris dans la loi britannique. "En ce qui concerne le règlement financier, le Royaume-Uni a convenu que les engagements pris à 28 seront honorés par les 28, y compris le Royaume-Uni", a indiqué la Commission dans un communiqué.

Les négociations des derniers jours ont également impliqué de près le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, pour traiter de la frontière entre la république d'Irlande et l'Irlande du Nord. "Nous avons convenu qu'il n'y aurait pas de frontière dure, et de faire respecter l'accord de Belfast" qui a mis fin, en 1998 à trente ans de troubles sanglants, a expliqué la Première ministre britannique ce vendredi matin à Bruxelles.

"Notre travail n’est pas fini"

Le Premier ministre Charles Michel (photo) s'est réjoui des avancées enregistrées dans les négociations sur le Brexit. "Cet accord est un pas important en avant! Un accord intelligent sur le Brexit est dans l'intérêt de nos citoyens et de nos entreprises. Le Royaume-Uni est et restera pour toujours notre voisin. Mais notre travail n'est pas encore fini!", a-t-il twitté en anglais vendredi matin.

L'accord préliminaire sur le Brexit "est une bonne chose", les trois premiers problèmes réglés "on va pouvoir entamer les discussions sur les futures relations commerciales" avec le Royaume-Uni, qui reste le quatrième partenaire de la Belgique, s'est réjoui quant à lui le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.

C'est un "bon signal", a également convenu le ministre fédéral de l'Economie Kris Peeters (photo), qui a indiqué qu'il réunirait le 12 décembre le groupe de travail chargé de faire un état des lieux pour la situation des entreprises.

Quant au ministre-président flamand Geert Bourgeois, il a affirmé se réjouir du progrès enregistré pour pouvoir entamer la deuxième phase des négociations. "Maintenant, nous travaillons à un accord commercial global et à une collaboration large avec le Royaume-Uni dans de nombreux domaines. Car pas de deal est un mauvais deal", s’exclamait Bourgeois sur Twitter.

"Le Parlement européen a été entendu"

Le Parlement européen va aussi recommander aux dirigeants des 27 Etats membres de l'Union européenne de constater la semaine prochaine que des "progrès suffisants" ont été faits dans la première phase de négociations sur le Brexit. "Nous considérons qu'une bonne partie des demandes du Parlement ont été entendues", a souligné vendredi l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open Vld/ADLE).

Une résolution recommandant le passage à la deuxième phase de négociations - qui abordera les relations futures entre Européens et Britanniques - sera donc débattue et mise aux voix mercredi prochain lors de la plénière de l'assemblée parlementaire à Strasbourg. Le texte précise toutefois que certaines questions restées en suspens lors de la première phase des discussions devront être abordées avant la sortie formelle des Britanniques de l'UE.

Guy Verhofstadt (photo) a notamment fait référence à des incertitudes quant à la libre-circulation des citoyens britanniques dans l'UE, au caractère contraignant de certaines décisions de la Cour européenne de Justice à propos des droits des citoyens européens vivant au Royaume-Uni, ou encore aux solutions qui seront apportées pour éviter une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

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