Schengen : contrôles renforcés et files à Brussels Airport

Depuis ce 7 avril, les contrôles d’identité sont renforcés pour les Européens qui voyagent hors de l’espace Schengen, par avion, train ou bateau. A l’aéroport international de Zaventem, les contrôles systématiques ont engendré de plus longues files d’attentes ce vendredi matin (photo). Mais elles se sont peu à peu résorbées. Il est donc conseillé aux personnes qui doivent quitter l’espace Schengen d’arriver plus tôt que d’habitude à l’aéroport, au port ou à la gare.

Les Européens font l'objet de contrôles systématiques aux frontières extérieures de l'Union européenne à partir de ce vendredi, en application d'une nouvelle législation européenne qui cible les "combattants étrangers" se rendant ou revenant d'Irak et de Syrie. "Les Etats membres auront l'obligation de procéder" à ces contrôles "avec consultation des bases de données pertinentes", afin de "vérifier si les personnes franchissant les frontières représentent un danger pour l'ordre public ou la sécurité intérieure", indiquait une porte-parole de la Commission européenne.

Proposée par la Commission un mois après les attentats de Paris du 13 novembre 2015, cette législation a ensuite fait l'objet d'une négociation entre les Etats membres et le Parlement européen. Ce dernier l'a adoptée en février dernier et elle entre en vigueur ce vendredi.

Jusqu'à présent, seuls les ressortissants de pays tiers (hors UE) faisaient l'objet de contrôles systématiques aux frontières extérieures, avec consultation des bases de données disponibles, au moment de leur entrée dans l'Union. Le nouveau règlement prévoit des contrôles poussés également au moment de la sortie de l'Union et, surtout, il les étend aux ressortissants européens, qui n'étaient soumis jusqu'ici qu'à une simple vérification de leurs documents d'identité.

Les nouvelles règles valent pour tous les pays appliquant le code Schengen en matière de contrôles aux frontières. Le Royaume-Uni et l'Irlande ne sont pas concernés. Des exceptions ont été prévues. Par exemple, si les contrôles "génèrent de trop longues attentes aux frontières maritimes et terrestres, les Etats membres pourront conduire des contrôles +ciblés+" dans certains cas, avait précisé le Parlement européen lors de l'adoption du règlement. Aux frontières aériennes, ils pourront aussi se contenter de contrôles "ciblés" pendant une période transitoire de six mois, avec de possibles prolongations.

Cette législation a été adoptée pour faire face notamment au phénomène des "combattants étrangers". Entre 2.000 et 2.500 Européens partis combattre en Irak et en Syrie seraient encore sur place, selon un rapport du coordinateur de l'UE contre le terrorisme, le Belge Gilles de Kerchove, daté de décembre dernier.

Attentes à Zaventem

"Ici à Zaventem, il y a une longue file de gens qui attendent", indiquait ce vendredi matin le correspondant Luk De Wilde depuis Brussels Airport. "On a annoncé des contrôles supplémentaires. L’aéroport semble y être préparé. Il y a beaucoup de personnel. Mais le problème semble se situer au niveau de la police fédérale, qui doit effectuer tous ces contrôles. Il y a entre 500 et 600 personnes qui font la file".

Les responsables de Brussels Airport nuançaient cependant légèrement. "Vers 6h30, il y avait effectivement une file plus longue que d’habitude. Mais ce n’est pas rare à cette heure-là", précisait la porte-parole Anke Fransen (photo). Selon elle, les passagers devaient faire la file au maximum de 20 à 30 minutes aux contrôles.

Brussels Airport maintient son conseil aux voyageurs d’arriver à l’aéroport entre 2 et 3 heures avant le départ de leur vol. "Cela devrait être suffisant". A la police fédérale, on parlait de "maximum 45 minutes" d’attente aux postes de contrôle tôt ce matin, et seulement d’un quart d’heure vers 9h.

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