Offensive de charme du couple royal à New York

Le roi Philippe et la reine Mathilde sont arrivés lundi après-midi à New York pour une visite de travail de 3 jours, au cours de laquelle ils s’attacheront aussi à promouvoir la candidature belge pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils sont accompagnés, notamment, par le ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders. Ce mardi, le souverain sera le premier orateur de la réunion de haut niveau sur la "consolidation et la pérennisation de la paix" organisée au siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Le principal objectif de cette visite de trois jours est la promotion de la candidature belge pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2019-2020. La Belgique ambitionne d'intégrer, pour la sixième fois, l'organe suprême en matière de paix et de sécurité mondiales. Pour obtenir ce poste, la diplomatie belge et son chef Didier Reynders (photo) ne ménagent pas leurs efforts depuis deux ans. De l'Australie jusqu'au Mali en passant par le Canada, le ministre des Affaires Etrangères a présenté les atouts belges aux quatre coins du globe.

La conférence sur la consolidation et la pérennisation de la paix arrive à point nommé pour fournir un effort décisif dans cette quête. En juin prochain, l'Assemblée générale de l'ONU élira les deux représentants ouest-européens qui siégeront au Conseil de sécurité. La Belgique est en concurrence avec l'Allemagne et Israël pour deux places.
La réunion s'inscrit dans un contexte mondial tendu. Les relations entre Washington et ses alliées d'une part, et Moscou de l'autre, sont à couteaux tirés. En Syrie, le régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l'Iran, est en train d'annihiler les dernières poches de résistance de la rébellion. La situation en péninsule de Corée, si elle a enregistré des progrès ces dernières semaines, a suscité l'inquiétude de la communauté internationale pendant de longs mois, tandis que le conflit yéménite demeure la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

400 notables viennent saluer le roi

A peine arrivés à New York lundi après-midi (photo), le roi Philippe et la reine Mathilde, accompagnés du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, ont visité l'exposition "Power and Grace", présentant des dessins de Rubens, Van Dyck et Jordaens, à la Morgan Library & Museum.

La bibliothèque fondée par le financier américain Jack Pierpont Morgan Jr a aussi accueilli une réception de haut niveau destinée à promouvoir la candidature belge pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Plus de 400 sommités y étaient invitées. De nombreux représentants permanents auprès des Nations unies étaient présents, ainsi que le président de la République d'Irlande Michael Higgins, le président gambien Adama Barrow, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusolgu ou encore son homologue allemand Heiko Maas.

Pendant plus d'une heure, le couple royal a accueilli chaque invité avec quelques mots et une pose pour une photo officielle. Ce fut ensuite au tour du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders de prendre la parole devant l'assemblée pour défendre la candidature belge au Conseil de sécurité pour la période 2019-2020. Alors que les hôtes pouvaient déguster à loisir des bières belges, du chocolat d'un artisan qui s'était spécialement déplacé pour l'occasion ou encore les traditionnelles moules-frites, le chef de la diplomatie belge a vanté l'espace de connexion qu'est le plat pays, "entre l'Europe du Nord et du Sud, entre les cultures et les langues germaniques et latines, en tant que carrefour politique et stratégique, en tant que capitale de l'Europe".

Didier Reynders a appelé son auditoire à "retenir les leçons du passé", en investissant dans la médiation et la consolidation de la paix, soit le thème de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies qui se tient à partir de mardi. Le roi Philippe aura l'honneur d'être le premier orateur de la conférence, et une chance de convaincre quelques Etats supplémentaires de toute la pertinence de la candidature belge dans l'optique du vote du 8 juin prochain.

S’attaquer aux causes profondes des guerres

Pour apporter sa pierre à l'édifice de la paix mondiale, la Belgique entend encourager les politiques s'attaquant aux causes profondes des guerres. La prévention des conflits et la médiation constituent les pierres angulaires guidant l'action diplomatique belge. Celle-ci peut se prévaloir de sa "doctrine globale" alliant diplomatie, défense et développement.

Elle est notamment déjà mise en œuvre au Mali, où la Belgique déploie son plus important contingent militaire à l'étranger et travaille parallèlement sur les plans économique, politique et humanitaire.

En plus de son discours face à l'AG, le roi Philippe aura plusieurs rencontres bilatérales, notamment avec le président colombien Juan Manuel Santos et avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en compagnie de la reine. De son côté, Mathilde participera à un déjeuner sur les objectifs du développement durable, dont elle est depuis 2016 l'une des 17 défenseurs nommés par l'ONU.

Mercredi, le couple royal prendra la direction de l'académie de West Point, l'école des officiers de l'US Army. Devant quelque 4.000 cadets, le souverain prononcera un discours soulignant l'amitié belgo-américaine et remerciant les Etats-Unis pour leur générosité et les sacrifices consentis en Belgique lors des deux Guerres mondiales.

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