L’armée a-t-elle aussi dissimulé des informations pour l’achat de drones ?
La force aérienne souhaite depuis quelques temps remplacer ses actuels drones israéliens. Au mois de février 2017, la Défense avait lancé un appel à projets, auquel ont réagi trois entreprises. Il s’agissait d’une entreprise américaine et de deux israéliennes.
Au mois de mai déjà, un groupe de travail au sein de la force aérienne avait alors pris sa décision et deux candidatures israéliennes avaient été écartées. Seule la proposition américaine était retenue: le Predator B de General Atomics. D’après l’armée, les raisons de ce choix sont claires, indique le journaliste VRT Jens Franssen (photo). Seul le drone américain offre suffisamment de garanties pour une collaboration avec les états membres de l’Union européenne ou de l’Otan et pourrait ainsi être utilisé lors d’opérations de l’Otan.
Les Pays-Bas, la France, l’Italie et l’Espagne utilisent le même type de drone. Il semblerait que le type de drone israélien soit trop léger, et ne soit en outre utilisé que par Israël et quelques pays d’Amérique latine.
Fin janvier, la commission parlementaire des achats militaires avait approuvé l'acquisition de quatre drones américains. Les membres de la commission n'avaient pu se prononcer que sur l'appareil américain car la Défense avait évoqué les difficultés d'obtention d'un certificat européen pour les autres candidats. Ce n'est cependant pas exact, rétorque Elbit, un des candidats israéliens.
Dossier délicat
Selon l'entreprise, des informations ont été dissimulées au cabinet du ministre de la Défense Steven Vandeput (photo) dans ce dossier. Elbit aurait clairement notifié à plusieurs reprises que la certification de ses appareils était en ordre. "Dans ce dossier aussi la Défense oriente la politique dans la direction souhaitée", commente Wouter De Vriendt, membre de la commission pour les écologistes de Groen.
Diverses sources consultées au sein de la Défense indiquent entretemps que le dossier des nouveaux drones est très délicat, parce qu’il s’agit aussi d’une question de confiance. Les engins doivent en effet surtout être utilisés pour récolter toutes sortes d’informations. Ils devraient aussi voler au-dessus de la Belgique, et c’est là que le bât blesse.
"L’industrie de défense israélienne qui délivrerait ces drones est étroitement liée à l’agence de renseignements Mossad. Pour la Belgique, il n’est donc pas du tout évident d’entamer une telle collaboration stratégique avec Israël sur un tel projet", indiquent les sources consultées par la VRT.