La Belgique participe à une opération militaire américaine contre l’EI

L’opération secrète américaine à laquelle participe la Belgique vise à trouver des combattants de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, afin de les tuer. Notre pays n’aurait fait que du travail de renseignement dans le cadre de cette opération lancée en 2015, a appris la rédaction de la VRT de diverses sources au sein de la Défense. Le ministre compétent Steven Vandeput (N-VA) confirme : "Notre mission est de récolter des informations pour éviter des menaces". Mais il ne s’agirait pas d’abattre les combattants.

L'intervention de la Belgique, qui se limite à du travail de renseignement, s'inscrit dans le cadre de l'opération Gallant Phoenix, lancée en 2015. Son quartier général est situé dans une grande base américaine en Jordanie et placé sous le commandement central d’unités d’élite américaines.

Leur but est de rassembler autant d’informations que possible au front, via des laptops et des GSM de combattants étrangers qui ont été retrouvés sur le terrain. C’est avant tout dans le cadre de la chute de Mosul, en Irak, que beaucoup d’informations précieuses ont été retrouvées à propos de combattants étrangers.

Le travail mené depuis la Jordanie serait avant tout l’analyse, l’agencement et la diffusion d’une grande base de données comprenant des informations sur les combattants étrangers en Syrie et en Irak, a appris la VRT. Pour les Etats-Unis, cette opération aurait un but clair : tuer autant de ces combattants que possible.

Participation belge depuis au moins deux ans

Les médias étrangers ont rapporté que des pays tels que le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis recherchent activement des combattants étrangers dangereux au front. Entretemps, 21 pays prendraient part à l’opération Gallant Phoenix, dont l’Allemagne.

Selon les sources de la chaîne publique flamande, "quelques personnes" de l'armée belge seraient également impliqués dans l'opération depuis au moins deux ans. Au départ, des unités d’élite belges des Special Forces auraient dû y prendre part, mais il a ensuite été décidé que seuls des collaborateurs du Service général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) y seraient impliqués.

Ces militaires sont spécialisés dans le travail de renseignement à l’étranger et feraient office, dans le cas présent, de relais entre Gallant Phoenix et la Belgique. Pour rappel, quelque 500 Belges seraient partis combattre en Syrie et en Irak.

"Collecte de renseignements pour garantir la sécurité en Belgique"

Interviewé ce jeudi matin sur la première chaine radio de la VRT, le ministre de la Défense Steven Vandeput (photo) a précisé que les militaires belges qui participent aux opérations internationales visant des combattants de l'Etat islamique ont pour mission de collecter des renseignements pour garantir la sécurité en Belgique.

Quant au fait que la mission secrète américaine aurait pour but d'abattre des combattants de l'Etat islamique, le ministre affirme qu’il s'agit d'affabulations.

"Nous ne sommes pas impliqués dans l'élaboration d'une liste de personnes à abattre", a précisé Steven Vandeput sur les ondes de Radio 1. Rappelant que la commission d'enquête sur les attentats avait pointé la faiblesse de la Belgique en matière de renseignement, il souligne que le travail des militaires dans ce domaine se limite principalement à la recherche d'informations ouvertes sur internet et à leur partage avec les membres de la coalition.

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