Des députés flamands se sentent "muselés" face à leur exécutif

Des membres du Parlement flamand disent se sentir muselés dans leurs tentatives d'interpeller via des questions parlementaires leur exécutif, rapporte De Standaard lundi. Nombre de ces questions demeurent sans réponse. D’après les députés qui s’en plaignent, cette situation serait liée au fait que certaines présidences de commissions parlementaires sont assurées par des membres du même parti que le ministre en charge.

Les commissions permanentes sont au nombre de 13 au sein du parlement flamand. L'an dernier, les différents présidents de commission ont refusé 21% des questions. Et, dans certaines commissions, il a été observé que le nombre de questions finalement transmises a fortement reculé dans les trois derniers mois. C'est le cas des commissions Logement et Mobilité, où plus de la moitié des questions se voit jugée irrecevable.

Parmi les parlementaires qui y voient un problème, figure Mercedes Van Volcem, de l'Open VLD. Membre de la commission Logement, elle indique que la situation y est "grave". "Je n'ai jamais connu ça", assure-t-elle. "Je n'ai jamais eu de problèmes dans la législature précédente, quand Jan Penris (Vlaams Belang) présidait. Mais maintenant, le président (Lorin Parys) et la ministre (Liesbeth Homans) sont tous deux de la N-VA."

"Je ressens cela comme une forme de dédain pour mon travail parlementaire", dénonce pour sa part Katrien Partyka (CD&V) dans les colonnes du Standaard. Pour elle, il est intolérable qu’un tiers de ses questions soit jeté dans la corbeille à papier. Ces questions constituent un important instrument de contrôle sur les ministres. Mais la décision de les accorder ou non revient tau président de la commission parlementaire.

Certains voudraient dès lors voir les règles changer, pour stipuler qu'il est préférable qu'un président de commission ne soit pas du même parti que le ministre compétent. "Cela permettrait de mieux protéger les présidents contre d’éventuelles pressions du cabinet", estime le chef de groupe SP.A, Joris Vandenbroucke.

L’idée idée qui n'est pas appréciée par la N-VA, qui se défend : "Dans le cadre des élections communales, je vois de plus en plus de questions liées à des dossiers locaux", explique Lies Jans (N-VA), président de la commission Mobilité. "Je refuse également les demandes d’information. Les demandes écrites sont faites pour cela. En commission, je veux un débat", ajoute-t-elle. Le président du parlement flamand, Jan Peumans (N-VA), souligne de son côté que des questions en surnombre n'améliorent pas forcément le débat.

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