Les rapatriements de Soudanais ont repris

Quatre jours après que le gouvernement de Charles Michel se soit penché sur le rapport du Commissariat général aux réfugiés et apatrides indiquant qu’il n’a pu trouver de preuves de maltraitances qu’auraient subies à leur retour au pays des ressortissants soudanais expulsés de Bruxelles, les autorités belges ont repris les expulsions vers Khartoum. Un Soudanais a été rapatrié ce mardi matin, a confirmé l’Office des étrangers.

Une seconde expulsion d'un Soudanais était également prévue ce mardi, mais l'intéressé s'y est opposé, entravant ainsi l'opération. Le rapatriement survenu mardi matin est le premier depuis la publication, vendredi dernier, d'un rapport sur le sort des Soudanais renvoyés l'an dernier vers leur pays par les autorités belges. Ces opérations avaient été suspendues après un rapport de l'institut Tahrir qui faisait état de faits de torture sur des Soudanais renvoyés dans leur pays.

Le commissariat-général aux réfugiés et apatrides (CGRA) avait alors reçu mission de tirer ces allégations au clair. Publié vendredi, son rapport conclut que ces faits de tortures ne sont pas prouvés, mais sans écarter qu'ils aient pu avoir lieu. Le CGRA y exprimait aussi des doutes sur la fiabilité des trois principaux témoins.

Sur base de ce rapport, le Secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken (photo) avait annoncé la reprise rapide des expulsions vers le Soudan. C'est chose faite. Deux Soudanais -qui avaient introduit une demande d'asile qui a été rejetée - devaient ainsi être rapatriés ce mardi matin vers leur pays d'origine.

"Il s'agit de deux tentatives de rapatriement sans escorte. Avec l'une de ces personnes, le rapatriement a pu se faire, mais l'autre s'y est opposée", a indiqué Geert De Vulder, porte-parole de l'Office des étrangers. Pour ces deux personnes, une évaluation préalable du respect de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme a été menée, assure l'Office.

Cet article stipule qu'aucun rapatriement ne peut être mené en cas de risques de torture ou de mauvais traitements. Selon l'Office des étrangers, 17 Soudanais séjournent actuellement en centres fermés.

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