Le développement de la 5G freiné à Bruxelles?

Le ministre des Télécoms Alexander De Croo partage les préoccupations de la Fédération technologique Agoria sur le développement de la 5G dans la capitale et demande aux ministres fédéraux de mettre le point à l'agenda du prochain comité de concertation avec les autres gouvernements. "Bruxelles ne peut manquer cette opportunité et doit être l'une des premières villes équipées en 5G", indique le cabinet du vice-Premier ministre libéral.

Bruxelles risque bien de ne pas être la première ville du pays à être équipée de la 5G, prévenait lundi la Fédération technologique Agoria. Les normes d'émissions "trop strictes" y rendent en effet impossible le déploiement de cette technologie et viennent s'ajouter aux taxes communales sur les antennes GSM, qui n'existent presque plus dans le reste du pays. Liège ou Anvers pourraient dès lors se profiler comme capitale numérique belge, au détriment de la capitale européenne.

Il y a quelques jours, les sept principaux opérateurs télécoms du pays et Agoria avaient lancé un appel à un "New Deal" entre les autorités politiques et le secteur pour la mise en place d'un cadre réglementaire favorable aux investissements. Ils avaient alors déjà évoqué les freins à l'avènement d'une "Belgique digitale", notamment les normes d'émission GSM bruxelloises.

Celles-ci sont les plus strictes au sein de l'Union européenne et posent déjà problème pour une 3G et 4G efficiente, d'après Agoria. La capitale accumule en outre un retard important en la matière par rapport aux grandes villes européennes. Les entreprises de l'industrie technologique bruxelloise veulent pourtant investir et développer de nouveaux produits et services. Disposer d'un réseau performant aurait en outre un impact non négligeable, selon la fédération Agoria.

Ne pas rater les avantages économiques de la 5G

Les premières régions ou villes qui auront la 5G, qui est 100 fois plus rapide que la 4G, jouiront en effet d'un "énorme avantage économique". Nouveaux produits ou services qui seront développés en premier, entreprises attirées par le cadre télécom permettant de développer ou déployer de nouvelles technologies, comme un centre hospitalier voulant réaliser des opérations à distance, ou encore création de nombreux emplois, directs mais surtout indirects, liste ainsi la fédération technologique, qui évoque un chiffre de 3.000 jobs en la matière.

Dans le cadre du développement de cette technologie, la Commission européenne a demandé à chaque Etat-Membre d'avoir une ville "porte-drapeau" 5G d'ici 2020. Selon Agoria, les opérateurs sont prêts à investir et ont une nette préférence pour la capitale. Mais si rien n'est fait à Bruxelles, Anvers ou Liège pourraient en profiter pour lui damer le pion. "Il est moins une", prévient la fédération.

Le ministre fédéral des Télécoms Alexander De Croo (photo) veut éviter cela à tout prix. "Le développement de la 4G dans la capitale s'est aussi déroulé de manière problématique, Bruxelles a été une des dernières villes en Europe à utiliser la 4G. Cela ne peut pas se reproduire une seconde fois, car cela aurait d'importantes conséquences économiques", a expliqué son porte-parole. "Bruxelles doit en être."

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