La Flandre à la traine dans la R&D de technologies militaires

Alors que l’Europe investit dans la technologie militaire de pointe, les chercheurs flamands spécialisés dans ce domaine ne peuvent y prendre part de façon compétitive, en raison d’une vieille directive de 1999. L’aile flamande de la Fédération du secteur technologique Agoria demande donc aux autorités régionales flamandes d’autoriser le soutien aux projets de recherche et développement dans le secteur militaire. C’est ce qu’a indiqué le directeur général d’Agoria Vlaanderen, Peter Demuynck, ce mardi sur les ondes de la VRT (Radio 1).

Ces derniers mois, l’Europe a lancé plusieurs grands projets de recherche, dans le but de rendre l’Union européenne moins dépendante de technologies étrangères et de permettre aux entreprises européennes dans des universités d’exceller à nouveau dans le domaine des technologies militaires de pointe. Nombre d’aspects de cette recherche permettent aussi des applications dans le domaine civil.

La recherche peut aussi être adaptée tant à l’industrie de la défense qu’à l’industrie civile. On songe, notamment, à l’amélioration de moteurs à réaction, ou au développement de matériaux légers mais très résistants pour les avions. Cette recherche peut en outre s’appliquer aussi à l’amélioration de la cybersécurité.

Les chercheurs flamands ne peuvent cependant participer aux projets européens de recherche dans le domaine militaire, en raison d’une directive de 1999 (de l’ancien ministre-président Luc Van den Brande) qui exclut la recherche et le développement pour des applications à l’armement et aux technologies qui y sont liées.

"Le monde a beaucoup changé en 20 ans"

Pour que les chercheurs flamands puissent participer au développement de technologies dans le domaine militaire, une modification de la directive de 1999 à l'adresse de l'institut scientifique flamand IWT est nécessaire. Cette circulaire stipule que les autorités flamandes ne peuvent soutenir aucun projet de recherche, d'entreprises ou d'universités, qui aurait un lien avec le secteur militaire.

"Près de 20 ans plus tard, un ajustement est plus que nécessaire si la Flandre veut se maintenir parmi les Régions les plus innovantes", estime Peter Demuynck, directeur général d’Agoria Vlaanderen, tout en soulignant que l'Union européenne a mis en place un important fonds de recherche pour des projets de développement militaires et que les Etats-membres vont collaborer plus étroitement en matière militaire.

Selon Agoria Vlaanderen, un tel soutien à la recherche serait bon non seulement pour l'industrie militaire mais aussi pour les citoyens. "La frontière entre technologie civile et militaire est souvent difficile à établir", souligne encore Peter Demuynck, évoquant des applications comme la cybersécurité, l'impression 3D ou le traitement d'images.

Le soutien à la recherche devrait aussi permettre à la Flandre de mieux répondre aux investissements qui sont promis, notamment pour le recherche, dans le cadre du remplacement des avions de combat F-16.

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