Peine de mort provisoirement suspendue pour le professeur Djalali

Zouhaier Chihaoui, l’avocat belge du docteur Ahmadreza Djalali - citoyen iranien résidant en Suède et professeur invité à l’Université Libre néerlandophone de Bruxelles - confirme que la peine de mort à laquelle son client a été condamné en Iran vient d’être suspendue jusqu’à ce que la Cour suprême iranienne ait mené d’autres enquêtes. "Nous espérons que la peine sera annulée", a déclaré l'un des avocats de Djalali, Zeinab Taheri, au Centre des droits de l'homme en Iran. Le professeur spécialisé en médecine d’urgence est accusé par son pays d’origine d’espionnage au profit des services secrets israéliens.

"Le dossier de mon client fait actuellement l'objet d'une enquête par un procureur adjoint et son assistant, responsables de l'exécution des jugements", explique Zeinab Taheri. "Tous deux ont formulé des objections similaires à celles d'Ahmadreza Djalali." L'avocat remarque également l'inquiétude du personnel médical de la prison d'Evin, où le professeur Djalali est détenu.

Le médecin urgentiste estime que l'accusé, âgé de 45 ans, a besoin de soins médicaux à l'extérieur de l'hôpital pour examiner une "potentielle tumeur". Cependant, le juge en charge de l'enquête, Abolqasem Salavati, a rejeté la requête à maintes reprises. "Malheureusement, Ahmadreza Djalali ne se porte pas bien", ajoute son avocat. "Il mange mais continue à maigrir. Il est lui-même médecin et dit qu'il est possible qu'une tumeur se soit développée dans son tube digestif."

Ahmadreza Djalali (photo archives), qui a vécu en Suède et également enseigné à la l’Université Libre néerlandophone de Bruxelles (VUB), nie les activités d'espionnages dont il est accusé. Dans une lettre adressée au juge, Sadegh Larijani, plus tôt dans le mois, Ahmadreza Djalali explique qu'il n'a jamais travaillé avec le Mossad. "Aucune preuve n'a d'ailleurs été fournie à ce sujet, à aucun moment du procès."

Le docteur Djalali a été reconnu coupable d'espionnage et d'implication dans la mort de deux scientifiques nucléaires, après avoir avoué sous la torture psychologique et physique.

Un collègue et médecin de l'Hôpital universitaire de Jette, Gerlant Van Berlaer, ne veut pas encore parler de suspension de l'affaire. "C'est trop audacieux", déclare-t-il. "Le dossier bouge. Il faut que les politiques continuent de mettre la pression pour qu'il y ait davantage de possibilités que juste demander grâce."

Plusieurs eurodéputés belges ont interpellé cette semaine la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur le sort de l’universitaire irano-suédois, lui demandant d’entreprendre des démarches diplomatiques, si cela n’avait pas encore été fait.

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