Alexander De Croo : "Le modèle fédéral belge n’est pas parfait"

Dans une carte blanche publiée sur le site web de l'hebdomadaire Knack et dans Le Soir, le vice-premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) plaide en faveur d'une refédéralisation de certaines compétences. Si les Régions ne parviennent pas à s'entendre entre elles, De Croo estime que le niveau fédéral doit pouvoir reprendre la main. "Le blocage est devenu une stratégie de négociation habituelle".

"Une autre voie est possible", estime Alexander De Croo. "L’Allemagne, le Canada, la Suisse et les États-Unis sont des exemples d’économies florissantes en vue au niveau mondial. Dans tous ces États fédéraux, l’État national peut édicter les grandes orientations" (..)

"Le fédéralisme allie la nécessité d’une action commune efficace et un haut niveau d’autonomie régionale et locale. Il permet aux pouvoirs publics de créer de la plus-value pour les citoyens et les entreprises au niveau le plus adéquat à cet égard. Les problèmes locaux se résolvent au niveau local, mais les questions majeures trouvent réponse à un niveau supérieur. Cela évite les lacunes".

Alexander De Croo prend l'exemple du dossier du CETA, le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. "Les yeux du monde étaient rivés sur notre pays, qui devait apposer non une mais sept signatures au bas du traité".

Mais d’autres dossiers aussi joue en notre défaveur comme lors du lent déploiement de la 4G et du débat sur les normes de rayonnement à Bruxelles, sur l’aéroport de Zaventem ou sur le stade national.

Pour Alexander De Croo, la refédéralisation est manifestement encore un tabou, mais il entend mettre ce sujet sur la table des négociations.

Cette prise de position d’Alexander De Croo est pour le moins étonnante quand on sait que c’est lui qui avait retiré la prise du gouvernement Leterme II parce que les négociations sur la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde étaient toujours bloquées. Cela avait conduit à la plus longue crise politique de l’histoire du pays et avait abouti finalement à la 6ème réforme de l’Etat. Des négociations auxquelles Alexander De Croo avait participé. De nombreuses compétences de l’Etat fédéral avaient alors été transférées aux Régions.

Alexander De Croo ne veut pas revenir à la situation d’avant 1970. "Une Belgique unitaire ne ferait pas de vieux os, car elle ne tient pas suffisamment compte de la langue, la culture et des spécificités économiques des entités fédérées. Mais emportés par la force centrifuge d’une scission maximale des compétences, nous avons oublié de prévoir une structure décisionnelle où la gestion des problèmes est effectivement assumée et où l’on ne se refile pas en permanence la patate chaude".


 

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