Le Parlement flamand tente de sauver le professeur Djalali de la mort

Le Parlement flamand a approuvé ce jeudi, à l’unanimité, une résolution d’urgence pour mettre l’Iran sous pression. Ce pays a condamné à mort le scientifique iranien Ahmadreza Djalali (photo) pour "collaboration avec un Etat ennemi". Le chercheur de 46 ans est professeur de médecine de catastrophe invité à l’Université Libre néerlandophone de Bruxelles (VUB).

Le parti démocrate-chrétien flamand CD&V, associé à la N-VA, l’Open VLD, au SP.A et à Groen, a introduit des résolutions d’urgence aux parlements flamand et fédéral dans l’espoir de mettre l’Iran sous pression, afin que le pays ne mène pas à bien sa condamnation à mort du scientifique iranien Ahmadreza Djalali. L’universitaire iranien a notamment été enseignant invité à l’Université Libre néerlandophone de Bruxelles.

Le Parlement flamand a déjà approuvé cette résolution à l’unanimité, ce jeudi matin. Le texte appelle l’Iran à ne pas exécuter la condamnation prononcée et à garantir un traitement équitable et public de sa procédure en appel.

"L’Iran tente depuis des années de construire de bonnes relations avec l’Europe", précise le député flamand Ward Kennes (CD&V, photo), qui a introduit la résolution. "A l’heure où les Etats-Unis veulent à nouveau introduire des sanctions contre l’Iran, le pays se tourne d’autant plus vers l’Europe. Nous voulons lui donner un signal clair : il n’est pas possible de construire de bonnes relations quand des chercheurs sont condamnés à mort".

"L’Iran voit sa population augmenter énormément et a donc besoin d’expertise scientifique. Ce pays veut donc volontiers collaborer avec nos universités. Ce qui sera évidemment impossible si la peine de mort est appliquée". La résolution approuvée au Parlement flamand réclame que les sanctions européennes contre l’Iran soient prolongées si le professeur Djalali était éliminé par son pays.

Les raisons de la condamnation restent troubles

La résolution veut aussi inciter tous les contacts belges avec l’Iran à mettre la question sur la table et à demander de l’aide aux instances européennes.

Le professeur Djalali (photo archives) a été enfermé pendant sept mois dans une cellule d’isolement. "La seule chose que nous sachions, via son épouse, est qu’on lui reproche d’avoir collaboré avec des états ennemis", précise la rectrice de la VUB, Caroline Pauwels. "Mais il n’est pas précisé quels sont ces états ennemis. On collabore ainsi avec les Etats-Unis".

Djalali a interjeté appel, à Téhéran, contre sa condamnation à mort.

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