De Wever : "Le Partido Popular ferait bien de se taire sur les antécédents historiques"

Le président de la N-VA Bart De Wever n’a pas du tout apprécié les propos tenus par le porte-parole du Parti populaire (PP), le parti du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, à l’encontre du ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA). Ce porte-parole avait estimé que le parti nationaliste flamand était "connu pour ses antécédents xénophobes et à l'encontre de l'égalité entre les personnes, ainsi que pour son rejet des étrangers".

Bart De Wever soutient pleinement le ministre N-VA de l'Intérieur. "Si vous gardez le silence à un moment où des hommes politique sont jetés en prison parce qu'ils ne font que faire valoir leur point de vue, parce qu'ils ont une opinion et lorsqu’ il y a de la violence à l’encontre de civils, alors c'est de la négligence coupable".

Le président de la N-VA évoque l'emprisonnement de plusieurs ministres catalans. "C'est ce qui se passe ici, et nous ne devrions pas le tolérer dans aucun pays de l'Union européenne. Que l'on soit d'accord ou non avec les Catalans n' a pas vraiment d'importance. Vous n'enfermez pas des gens parce qu'ils exercent simplement leurs droits démocratiques. On ne fait pas ça, c'est tout. On ne le fait nulle part, et certainement pas dans l'Union européenne".

"Quant aux antécédents historique d’un parti, le Partido Popular ferait bien de se taire à ce sujet", a répliqué Bart De Wever évoquant la période franquiste. "Beaucoup de gens de ce régime sont encore responsables dans ce parti, qui ne semble apparemment pas avoir retenu beaucoup de leçons du passé", a ajouté le chef des nationalistes flamands, cité par la VRT.

 

"Des déclarations irresponsables et dangereuses pour le maintien d'une coopération"

Le porte-parole du Parti populaire (PP) espagnol avait regretté dimanche, dans un communiqué, les déclarations du ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA), à propos de la crise en Catalogne. Esteban González Pons les considère "irresponsables et dangereuses pour le maintien d'une coopération nécessaire entre Etats membres de l'Union européenne".

M. González Pons souligne qu'un "des principes fondamentaux de l'UE est la confiance mutuelle entre Etats membres et si le ministre Jambon doute de l'impartialité et du respect de la loi de la justice espagnole, alors le ministre perçoit sans doute mal les démocraties en Europe.

Le vice-premier ministre N-VA, Jan Jambon, avait exprimé dimanche de lourdes interrogations sur la façon dont le gouvernement espagnol se comportait dans le dossier de la crise catalane. Il attend de l'Union européenne qu'elle se prononce à ce sujet, a-t-il expliqué sur le plateau de VTM. "Qu'ont-ils fait de mal?", s'est-il interrogé à propos des membres du gouvernement catalan destitués et visés par un mandat d'arrêt pour avoir déclaré l'indépendance de la Catalogne. "Simplement appliquer le mandat qu'ils ont reçu de leurs électeurs. Je me pose donc des questions.

Pour le porte-parole du PPE, le parti du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, ces déclarations ne sont pas surprenantes, M. Jambon appartenant "à un parti nationaliste, anti-européen et contraire aux valeurs de l'UE", la N-VA.

"Ce parti auquel appartient M. Jambon est connu pour ses antécédents xénophobes et à l'encontre de l'égalité entre les personnes, ainsi que pour son rejet des étrangers. Il serait donc préférable qu'il s'abstienne de donner des leçons à la démocratie espagnole dans laquelle les droits humains, la loi et l'état de droit sont respectés", conclut-il, cité dans le communiqué.

Le Partido Popular exige aussi les excuses d'Elio Di Rupo

Esteban González Pons a répliqué également aux propos du président du Parti socialiste Elio Di Rupo, qui avait notamment qualifié l'attitude du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy de "franquiste autoritaire". Il réclame notamment des excuses.

"Les actions du président (du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy) et du gouvernement vis-à-vis du combat indépendantiste catalan 'sont conformes à la législation espagnole et ont été soutenues par le PSOE', parti frère du Parti socialiste belge dans lequel milite M. Di Rupo", a réagi M. González Pons, qui est aussi vice-président du groupe PPE au parlement européen.

La veille, M. Di Rupo avait dit combattre la politique du chef du gouvernement catalan destitué Carles Puigdemont mais avait ajouté qu'il serait très choqué si la justice belge le mettait en prison.

"Puigdemont a abusé de sa position mais Rajoy s'est comporté en franquiste autoritaire", avait lancé M. Di Rupo, proposant de "trouver le chemin d'une Espagne davantage fédérale".

Mais, pour M. González Pons, "les seuls qui se sont comportés de manière autoritaire et ont violé les lois ont été, malheureusement, les membres du gouvernement catalan destitué". Il ajoute que "ceux qui décident de la légalité d'une situation sont les juges, et non le gouvernement".

Le PP espagnol réclame des excuses d'Elio Di Rupo. "J'espère qu'il sait parfaitement que le régime franquiste appartient au passé et que l'Espagne est une démocratie où prévalent la loi, l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs et le respect des droits du peuple", commente-t-il.

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