"L’Europe ne peut plus rester muette sur la question catalane"

L'ancien commissaire européen et ex-ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht (Open VLD) a estimé ce lundi matin que "l'Europe ne pouvait plus continuer à déclarer que la question catalane était un débat interne à l’Espagne". Il s’est par ailleurs interrogé sur les peines très lourdes pour des délits politiques en Espagne, "qui ne sont pas conformes à ma conception des droits de l'homme".

Le conflit entre l'autorité centrale de Madrid et les politiciens séparatistes catalans s'aggrave. "L'Europe doit dire quelque chose à ce sujet", a déclaré l'ancien commissaire européen Karel De Gucht. "Il serait trop simple de dire qu'il s'agit d'une affaire interne à l‘Espagne ", a-t-il déclaré dans l’émission "De ochtend" (VRT).

"Une démocratie doit aussi respecter une série de règles, comme le fait de prononcer des peines proportionnées. Pouvoir être condamné à 30 ans de prison pour un délit très politique me semble franchement peu démocratique et contraire à ma conception des droits de l’homme" a-til ajouté.

Pour Karel De Gucht, le conflit entre Madrid et Barcelone est en réalité la confrontation entre deux sortes de nationalisme : "Le nationalisme de l’Etat nation de Madrid et le nationalisme d’une importante minorité des Catalans".

"C’est une question très complexe, mais il me semble que la Commission européenne – et peut-être aussi le Conseil de l’Europe – doivent dire clairement qu’ona le droit de se poser des questions sur les sanctions pour cette sorte de délit et que cela ne va pas de soi de mettre en prison des politiciens élus".

Pour Karel de Guchct "une telle attitude n’indique pas un fonctionnement normal de la démocratie".

L’ancien ministre des Affaires étrangères ne pensent pas que la Belgique doive jouer un rôle de premier plan dans ce dossier. Karel De Gucht dit toutefois partager l'opinion du vice-Premier ministre N-VA Jan Jambon, qui, ce week-end, avait lancé de lourdes interrogations sur ces incarcérations, la mise sous tutelle du gouvernement catalan par le gouvernement espagnol ainsi que les violences policières lors du référendum, tout en réclamant une prise de position de la part de l'Europe.

"Nous faisons - quoi qu'il en soit - face à un problème", constate Karel De Gucht au regard de la présence sur le territoire du chef du gouvernement catalan destitué Carles Puigdemont et de quatre de ses (ex-)ministres.
 

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