Kris Peeters: "Parfois, je me dis que j’aurais pu être premier ministre"

Le vice-premier ministre CD&V, Kris Peeters, revient sur le moment le plus sombre de sa carrière politique : la nuit du 3 au 4 septembre, où il a abandonné le poste de premier ministre à Charles Michel pour laisser la fonction de commissaire européenne à Marianne Thyssen.

Lors de l’émission "Die Huis", la VRT a demandé à Kris Peeters de faire le point sur sa carrière politique. Le principe est simple : il séjourne 24 heures dans une maison. Sans GSM. Sans contact avec les membres de son cabinet. Sans ses dossiers.

Le ministre fédéral du Travail et de l’Économie, et ancien ministre-président de la Flandre, y a parlé à cœur ouvert de son moment le plus difficile de sa carrière politique.

Didier Reynders ou Marianne Thyssens ?

La nuit du 3 au 4 septembre 2014. Alors que la formation du gouvernement fédéral est toujours en cours, la Belgique devait donner le nom d’un(e) candidat(e) pour le poste de commissaire européen belge. C’était soit Didier Reynders (MR), soit Marianne Thyssens (CD&V). Les négociateurs ont passé une nuit blanche pour finalement choisir la chrétienne-démocrate.

Cette décision était irrémédiablement liée au choix du futur premier ministre belge. Si le CD&V empochait la fonction de commissaire, c’était à la famille libérale que revenait le poste de premier ministre. "Le plus douloureux, c’était le silence. À un certain moment, tout le monde me regardait. Il suffisait que je dise "Didier Reynders", je serais alors probablement devenu premier ministre. Mais je trouvais que Marianne avait droit au poste de commissaire. C’était un choix personnel affreux qui a eu de terribles conséquences."

Cela ne se reproduira plus

Il estime que c’est le moment le plus atroce de sa carrière politique. "Quand je vois Charles Michel, je me mets parfois à penser : j’aurais pu aussi être à sa place. Dans une carrière, cela n’arrive qu’une seule fois : la probabilité que nous nous retrouvions là ne se reproduira probablement plus."

Il se sentait surtout seul à ce moment-là et est tombé de haut : "La chute est assez profonde. Quand on est habitué pendant des années [à occuper les premiers postes], on remet les pieds sur terre. J’ai dû d’un coup tout rendre : je suis devenu formateur, mais sans bureau."

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