"Un Brexit dur serait catastrophique pour l’économie belge"

Alors que les 27 chefs d’Etat et de gouvernement européens rassemblés ce vendredi en sommet à Bruxelles ont estimé que les négociations sur le divorce avec le Royaume-Uni n’ont pour l’instant pas permis d’engranger de progrès suffisants que pour entamer des discussions sur les relations futures, le ministre belge de l’Economie, Kris Peeters (photo), est inquiet. Il estime que si Londres et les 27 autres pays de l’Union européenne ne parviennent pas à un accord pour poursuivre leurs collaborations après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le Brexit aura des conséquences catastrophiques pour l’économie belge, du point de vue des coûts supplémentaires et des pertes d’emplois.

Le ministre Peeters (CD&V) base ses craintes sur les calculs du groupe de travail Brexit qui a été fondé pour examiner les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union sur l’économie belge.

Si les 27 pays de l’Union européennes et Londres ne parvenaient pas à un accord pour poursuivre des collaborations après le divorce, d’ici mars 2019 - le moment où le Royaume-Uni veut sortir de l’UE -, les coûts de douane pour l’importation et l’exportation depuis et vers le Royaume-Uni pourraient monter jusqu’à 2,22 milliards d’euros, a calculé le groupe de travail belge.

Une étude d’économistes de Louvain, présentée précédemment, avait également indiqué que plus de 42.000 emplois pourraient disparaître en Belgique. Pour le Royaume-Uni, il pourrait s’agir de 526.000 emplois qui seraient supprimés, alors que l’ensemble de l’Union européenne perdrait un total de 1,2 million de jobs.

Le port de Zeebrugge (photo) souffrirait aussi d’un Brexit dur. Le trafic vers la Grande-Bretagne correspond en effet à 45% du chiffre d’affaires du port en Flandre occidentale et génère 5.000 emplois, ainsi qu’une valeur économique de 500 millions d’euros.

Le groupe de travail sur le Brexit va maintenant encore expliciter davantage les conséquences économiques qu’aurait une absence d’accord, mais conclut déjà qu’un "Brexit dur doit absolument être évité". Et Kris Peeters de conclure : "Nous constatons que les négociations avec le Royaume-Uni sont ardues. Nous devons nous préparer à tous les scénarios".

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