Le président du Samusocial "pas très fier" de son mail intimidant

L'actuel président du conseil d'administration du Samusocial, Michel Degueldre, a affirmé mercredi ne pas être fier du mail qu'il a adressé le 25 mai à plusieurs membres du Samusocial leur demandant de s'informer sur la vie et les habitudes du député écologiste Alain Maron et de deux journalistes venus l'interroger sur les indemnités de l'administratrice-déléguée de l'association d'aide aux sans-abri.

"A la sortie de l'hiver et du dispositif, on m'interroge sur le Samusocial et cela ne dure pas très longtemps. Cela dévie très vite sur la situation de salariée de l'administratrice-déléguée qui n'est pas salariée... Tout cela fait que je me demande ce que je dois faire. A la longue, j'ai dû me prendre un coup de sang parce que je ne comprenais pas la démarche. J'ai écrit ce mail un soir parce que l'attaché était en vacances en Bretagne. Je me rends compte du contenu de ce mail et je n'en suis pas très fier", a expliqué le président devant la commission d'enquête sur le Samusocial.

M. Degueldre a précisé ne rien avoir entrepris contre les personnes en question dans cet e-mail.

Il a entamé son audition par une déclaration pour situer son parcours au Samusocial. Ce gynécologue de formation a été durant 24 ans, directeur du service obstétrique de l'Hôpital Saint-Pierre. En 2000, il est entré à Médecins du monde où l'on se rendait compte que "la situation en Belgique était difficile", a-t-il dit. L'association de médecins est venue soigner des gens dans le bâtiment occupé par le Samusocial à la rue du Petit Rempart. Via ce partenariat, le Samusocial a demandé à M. Degueldre d'entrer au Conseil d'administration. Vers 2014, face à une problématique "exponentielle du sans-abrisme", le médecin a participé à la création du centre Medi-halte pour les SDF malades.

"Pas motivé par l’argent"

Toujours selon M. Degueldre, il est devenu président de l'asbl en 2015, le bourgmestre de la Ville Yvan Mayeur, jugeant difficile de cumuler les deux fonctions.

En ce qui concerne les jetons de présence, Michel Degueldre a souligné "ne jamais vraiment avoir été motivé par l'argent", précisant remplir ses mandats dans d'autres asbl sociales à titre gratuit. Il n'a d'après lui "jamais participé à la réflexion sur le calcul des jetons".

"Je ne savais pas qui recevait des jetons et ce qu'ils recevaient. Je n'ai découvert que récemment qu'il y avait des jetons depuis 2006. J'ose à peine le dire, mais j'ai un jour demandé à mon directeur financier à quoi cela correspondait", a ajouté le président du conseil d'administration.

Il a rappelé avoir demandé lors de la dernière réunion du Conseil d'administration de ne plus accorder de jetons de présence.

M. Degueldre a enfin expliqué aux commissaires se considérer en affaires courantes à la tête du Samusocial dont le conseil d’administration est démissionnaire. Impliqué "en tant que médecin » et en tant qu'homme dans une structure pour laquelle il a énormément de sentiment positif, il n'a "cessé d'être en contact avec les directeurs pour les soutenir" depuis le début de la crise. "Je ne veux pas quitter le bateau car je ne veux pas que le Samusocial parte à la dérive", a-t-il conclu.

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