"Affirmer que l'on doit trouver 8 milliards en deux ans, c'est n’importe quoi"

Le président de la N-VA, Bart De Wever, ne s'accroche pas au retour à l'équilibre budgétaire en 2019, a-t-il laissé entendre mardi lorsqu'il a été interrogé par le journal télévisé de la VRT. Il lui paraît peu réaliste de trouver 7,7 milliards en deux ans sans mettre en péril la relance économique.

Le gouvernement fédéral est entré de plain-pied dans ses travaux budgétaires ce week-end en recevant le rapport du comité de monitoring sur le budget de cette année et des années suivantes.

Le comité, qui regroupe les fonctionnaires dirigeants des Finances, du Budget et de la sécurité sociale, estime à 4,2 milliards l'effort à réaliser en 2018 afin de respecter la trajectoire budgétaire. L'effort s'accroît considérablement en 2019, année à laquelle la Belgique a prévu d'arriver à un budget en équilibre, pour atteindre 7,7 milliards.

La ministre du Budget, Sophie Wilmès (MR) et le vice-premier ministre CD&V, Kris Peeters, ont déjà indiqué qu'ils ne voulaient pas entraver la relance économique en s'imposant une cure d'assainissement trop draconienne. Ils ont notamment insisté sur la mise en œuvre du "tax shift", c'est-à-dire la réforme fiscale entreprise par le gouvernement.

"On voit la relance économique, la croissance augmente, le moteur de l'emploi privé est lancé et le tax shift fera en sorte que les bas et moyens revenus auront plus de moyens à leur disposition, ce qui stimulera encore plus l'emploi. Si l'on doit tout dépenser pour faire un effort budgétaire, je pense que l'on se trompe", a déclaré M. De Wever.

"Nous devons poursuivre la marche vers l'équilibre mais selon un tempo réaliste. Nous devons y arriver mais dire que l'on trouvera 8 milliards en deux ans, c'est, je pense, raconter des blagues aux gens", a-t-il ajouté.

Au cours des semaines à venir, le gouvernement ne se limitera pas au seul budget puisqu'il entend aussi approfondir les réformes en matière d'emploi et aboutir à un accord dans le dossier de la réforme de l'impôt des sociétés.

Le sort des coopérants d'Arco, le holding du Mouvement ouvrier chrétien emporté dans la débâcle de Dexia, est également sur la table, sans oublier le pacte d'investissement stratégique voulu par le premier ministre, Charles Michel.

Les travaux devraient se poursuivre tout le mois de juillet.
"Trois semaines suffisent pour trancher les nœuds si la volonté politique y est", a affirmé Bart De Wever.
 

Et sur l'accueil plutôt froid d'une 7e réforme de l'Etat ?

Quant au plaidoyer du ministre-président flamand, Geert Bourgeois, en faveur d'une 7e réforme de l'Etat qui a reçu un accueil froid auprès des autres formations politiques, le président de la N-VA n'est pas surpris par ces réactions.

"Il en a toujours été ainsi dans le processus d'émancipation flamande. On est contre jusqu'à ce qu'on y soit. Ce fut le cas avec le fédéralisme, ce ne sera pas différent avec le confédéralisme. Ce que nous ne savons pas, c'est si ce sera tôt ou tard." Le leader des nationalistes flamands ne s'est pas avancé sur l'échéance de 2019: tout dépendra des alliés que son parti trouvera pour mettre en oeuvre son programme. Il n'a pas éludé la perspective d'un PTB premier parti au sud du pays: "cela aura certainement des conséquences", a-t-il averti.

 

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