"Encore plus de morts sur nos routes pour gagner quelques minutes, c’est inacceptable"

Le ministre flamand de la Mobilité Ben Weyts (N-VA) rejette catégoriquement la proposition de son collègue du Fédéral François Bellot (MR) de pouvoir rendre possible l'installation de tronçons d'autoroute à 130 km/h à certaines conditions. « Nous devons déjà faire face, en Flandre à 400 morts par an sur nos routes. Encore plus de morts et ce pour gagner quelques minutes c’est inacceptable pour moi » a déclaré le ministre. Son collègue wallon Maxime Prévot (CDH) estime aussi que c’est une très mauvaise idée.

Selon les conclusions de l'Institut belge pour la sécurité routière (IBSR), le recours aux vitesses variables en fonction de la densité du trafic, de la météo ou d'incidents éventuels peut s'avérer plus efficace que d'en maintenir une de manière fixe.

François Bellot estime que le débat sur les vitesses variables doit porter non seulement sur la réduction de la vitesse, mais également sur le relèvement de celle-ci sur certains tronçons d’autoroute.

Une stratégie visant à développer des vitesses intelligentes sur les routes ne signifie en effet pas uniquement envisager des limites à la baisse, argumente le ministre, qui veut rendre possible l'installation de tronçons d'autoroute à 130 km/h dans des zones fluides et non-accidentogènes.

Pour ce faire, il faut réaliser une cartographie préalable des risques par le biais d'une étude d'accidentologie et installer des radars intelligents qui s'adaptent aux panneaux dynamiques.

"Cela va augmenter le nombre de morts sur nos routes"

Selon le ministre Ben Weyts, "il y a déjà en Flandre des tronçons de 200 à 250 km d’autoroute où une vitesse variable est adaptée. Et lorsque les travaux au Ring de Bruxelles débuteront, une vitesse variable y sera également adaptée". Cependant le ministre se demande sur quoi le ministre se base pour vouloir aussi augmenter la vitesse.

"Nous savons que passer à 130 km/h va entraîner plus de morts sur nos routes" déclare Weyts ? C’est ainsi que l’étude de l’IBSR indique noir sur blanc qu’une augmentation de 10 km/h causera 25 morts de plus. Il y a aussi la mauvaise expérience aux Pays-Bas où le nombre de morts a triplé en un an sur les tronçons où la vitesse était passée à 130 km/h. C’est la raison pour laquelle nous sommes opposés à passer à 130 km/h" conclu Ben Weyts. 

Le 130 km/h, une "très mauvaise idée" pour le ministre wallon Prévot

Augmenter la vitesse maximale sur autoroute de 120 à 130 km/h, comme l'envisage le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR) sur certains tronçons et à certaines heures, est une très mauvaise idée car cela pourrait accroître considérablement la gravité des accidents, ce qui est d'ailleurs confirmé par tous les spécialistes de la sécurité routière, dont l'Agence wallonne de la sécurité routière (AWSR), a réagi jeudi le ministre wallon de la Sécurité routière Maxime Prévot (CDH).

Il souligne en outre que les variations de vitesse sur autoroutes sont une compétence régionale.

Si le Fédéral est compétent pour fixer la vitesse maximale sur autoroute, ce sont les Régions qui sont aux manettes en ce qui concerne les limitations hors autoroute mais aussi les variations en la matière sur autoroutes. Il en va de même pour les panneaux à messages variables et, plus globalement, les systèmes de transport intelligents (ITS).

Le ministre se dit favorable au principe de faire varier la vitesse sur autoroute en fonction des circonstances. Mais équiper l'ensemble des 850 km d'autoroutes wallonne de panneaux à messages variable coûterait plus de 125 millions d'euros, confie-t-il. D'après lui, il faut au minimum un panneau après chaque entrée sur l'autoroute dans chaque sens.

Des études sont actuellement menées pour l'éventuelle implantation de tels équipements là où ce serait le plus utile, comme autour des grandes villes telles que Namur, Liège, Charleroi ou encore à l'approche de Bruxelles, "ce qui permettrait de limiter les coûts". L'expérience de variation de vitesse entre 50 et 80km/h sur une distance de 10 km sur la liaison E40-E25 à Liège, dans le tunnel de Cointe, démontre toute l'utilité de ce genre de dispositif en ce qui concerne la sécurité routière et la fluidité du trafic, argumente Maxime Prévot.

Les plus consultés