Meetings de l’AKP : Jan Jambon suit la situation de près

Le ministre de l’Intérieur (photo) a déclaré suivre la situation de près concernant la tenue éventuelle sur le sol belge de meetings de l’AKP invitant à soutenir la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui souhaite voir ses pouvoirs renforcés par un référendum organisé le 16 avril prochain. Jan Jambon invite aussi à ne pas céder à la panique, mais n’envisage pas d’envoyer une instruction aux bourgmestres, comme le demande le parti socialiste flamand SP.A.

Des meetings de l'AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan, sont organisés dans plusieurs pays européens et une grave crise diplomatique a éclaté avec les Pays-Bas qui ont empêché la venue dans ce cadre, sur leur territoire, du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et fait reconduire à la frontière allemande une secrétaire d'Etat turque.

En Belgique, le ministre de l’Intérieur Jambon dit suivre l'affaire de près et invite à ne pas céder à la panique. Il n'envisage cependant pas d'envoyer une instruction aux bourgmestres comme l'y invite le SP.A. "Mais nous sommes prêts à agir, avec des mots et des actes, si cela s'avère nécessaire", a-t-il fait savoir.

Jeudi à la Chambre, le ministre a rappelé que la loi était claire, laissant aux bourgmestres le soin de prendre des mesures en matière de maintien de l'ordre sur le territoire de leurs communes. Le ministre peut lui-même intervenir s'il dispose d'informations complémentaires, en provenance par exemple de l'OCAM, l'organisation d'analyse de la menace.

Daniël Termont critique

Le bourgmestre de Gand Daniel Termont (SP.A, photo) et le président du parti socialiste flamand John Crombez ont invité le ministre de l’Intérieur à publier une instruction aux communes à la suite des échauffourées qui ont émaillé des rassemblements dans la ville de Rotterdam, aux Pays-Bas. Du côté socialiste, on estime qu'une telle instruction permettrait aux bourgmestres de savoir quelles mesures prendre dans l'hypothèse où ils devraient faire face à l'organisation de tels meetings sur le territoire de leurs communes.

"Personne dans ce pays ne souhaite importer la politique turque et tout qui y exerce une quelconque autorité est invité à contrer toute perturbation de l'ordre public et de la sécurité, cela dans les limites de l'Etat de droit", a réagi le cabinet Jambon. "Nous comptons sur les bourgmestres afin qu'ils prennent leurs responsabilités, mais nous n'entendons pas les mettre sous tutelle", a-t-il précisé. Ce dimanche après-midi, le bourgmestre Termont avait encore déclaré se sentir "complètement abandonné par le gouvernement fédéral" dans ce dossier.

Le porte-parole du ministre Jan Jambon a ajouté que ce dernier avait eu des contacts intenses ces derniers jours avec le Centre fédéral de crise et diverses autorités locales.

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