Survol de Bruxelles : Bellot n’obtient pas d’accord

Une réunion organisée vendredi soir au cabinet du ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot (photo), n’a pas permis de dégager un accord entre les autorités fédérales, bruxelloises et flamandes sur le survol de Bruxelles et les normes de bruit des avions venant de l’aéroport de Zaventem. Entretemps, le ministre bruxellois du Budget, Guy Vanhengel, propose de reculer l’aéroport de 1.800 mètres. Une proposition rejetée d’emblée par le ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts.

"La rencontre s'est passée dans un climat serein. Les uns et les autres se sont écoutés. Malheureusement, il n'a pas été possible de dégager un accord", a indiqué le ministre François Bellot dans un communiqué. La réunion visait à trouver un terrain d'entente avant la réunion du Comité de concertation en Régions et Etat fédéral prévue lundi 20 février.

Celle-ci portera sur les pénalités que la Région bruxelloise souhaite appliquer pour faire respecter les normes de bruit dans le ciel bruxellois et réduire les nuisances sonores générées par l'aéroport national.

La Région bruxelloise a annoncé jeudi être prête à abandonner ses pénalités à trois conditions, notamment l'abandon de la route de survol au-dessus du canal et un respect strict des normes de vent concernant l'utilisation des pistes.

Au cours de la réunion de vendredi, "il a été rappelé que des changements de routes et d'utilisation des pistes impose une réévaluation du système préférentiel de choix de pistes et une consultation de population selon le règlement européen entré en application le 13 juin 2016", poursuit le communiqué du ministre fédéral de la Mobilité.

Vendredi, le ministre-président flamand Geert Bourgeois a rejeté la proposition bruxelloise, laquelle reviendrait à augmenter le survol du territoire flamand, a également souligné le ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts (photo).

Jasper Jacobs

"Reculer l’aéroport de 1.800 mètres"

Dans un entretien accordé au quotidien La Libre Belgique et publié ce samedi, le ministre bruxellois du Budget Guy Vanhengel (Open VLD, photo) a estimé qu'il serait "logique", dans le dossier des nuisances sonores liées aux avions survolant la capitale, de "continuer à faire reculer l'aéroport" de Zaventem.

Dans ce dossier qui oppose notamment la Flandre à la Région bruxelloise, cette dernière souhaitant appliquer à l'avenir une tolérance zéro en matière de normes de bruit (sauf conditions), le ministre a indiqué qu'à Bruxelles, "il ne va rien se passer". "Les normes de bruit sont là. Point à la ligne. La Flandre prépare un nouveau conflit d'intérêts mais nous, on ne bougera pas", dit-il à La Libre Belgique.

L'idéal, d’après Guy Vanhengel, serait que Brussels Airport "recule" de "1.800 mètres". "C'est l'option la moins chère: 800 mètres ont déjà été expropriés », développe-t-il, rappelant qu'historiquement "l'aéroport s'est d'abord déplacé vers Melsbroek", puis qu'en "1958, quand l'exploitation commerciale a démarré, on a décalé vers Zaventem".

"Mais essayer de régler cela en alimentant le conflit n'a aucun sens", conclut Vanhengel, indiquant qu'il faut, au niveau fédéral, "laisser le temps au ministre Bellot". "Travaillons sur l'avenir de l'aéroport afin de déterminer qui va prendre en charge les investissements pour reculer les pistes. C'est sur cette base qu'il faudra créer une loi aéroportuaire et une autorité de contrôle indépendante. Si François Bellot parvient à ficeler cela pour la fin de la législature pour que ce soit repris tel quel par les prochains gouvernements, on aura fait un bon travail".

Selon La Libre Belgique, Brussels Airport estime que 8% de l'ensemble des vols décollant ou atterrissant à Zaventem écoperaient d'amendes bruxelloises en cas d'application stricte des normes de bruit, contre 1,4% actuellement. En tout, près de 20.000 vols devraient donc être "pénalisés" par an.

Réagissant à la proposition du ministre bruxellois Vanhengel au micro de la VRT, le ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts, a déclaré qu’elle "ne peut être prise au sérieux. Reculer l’aéroport de 1,8 km signifierait que tous les avions ne survoleront plus que le Flandre. Mais c’est ce que vise le ministre Vanhengel".

Gwendolyn Rutten, la présidente du parti libéral flamand de Guy Vanhengel, a souligné ce samedi midi qu’il s’agissait d’une "opinion personnelle du ministre bruxellois, qui n’était absolument pas partagée par Open VLD". Selon elle, il ne faut pas polariser, mais chercher réellement des solutions au problème des nuisances sonores.

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