Le retrait de Siegfried Bracke du conseil de Telenet fait réagir

Le président de la Chambre et chef de groupe N-VA au conseil communal de Gand, Siegfried Bracke, a annoncé qu'il quittait son poste de membre du conseil consultatif de Telenet. Les représentants écologistes estiment que le président de la Chambre doit absolument rester au-dessus de la mêlée.

"Communication de service. Je quitte le conseil consultatif de Telenet", a publié Siegfried Bracke sur son compte Twitter mardi soir alors qu’il siégeait au conseil communal extraordinaire de la ville de Gand.

Le chef de groupe N-VA au conseil communal de Gand faisait partie du conseil consultatif de l'opérateur télécom depuis 2011. À la suite de l'éclatement des scandales Publifin au sud du pays, puis Publipart au nord, il était sous le feu des critiques depuis lundi au sujet de ce cumul. Il a d'ailleurs été interpellé avec vigueur sur ses rémunérations en tant que membre du conseil consultatif de Telenet.

Mardi soir, le bourgmestre de Gand Daniël Termont (sp.a) a par exemple lancé : "N'avez-vous pas honte? Vous appliquez ce que vous nous reprochez." Il a ajouté que Siegfried Bracke et la N-VA étaient "mal placés quand il s'agit de rémunérations, et certainement quand il est question de transparence".

Rémunération de 12.000 euros bruts par an

L’homme politique de la N-VA n'a pas communiqué les sommes perçues pour son travail chez Telenet, évoquant une clause de confidentialité. Peter Vanvelthoven (sp.a), qui siégeait dans le même conseil, a quant à lui laissé filtrer mardi dans les médias que le poste était rémunéré en 2015 12.000 euros bruts annuels, plus 2.000 euros par réunion ("une ou deux par an", selon Bracke).

Le bourgmestre socialiste a indiqué qu’on lui avait aussi proposé de siéger dans ce conseil de Telenet mais qu’il avait refusé en soulignant que la société était "une entreprise privée qui s'engage à 100% dans la concurrence avec l'entreprise publique Proximus".

"Ce n'est déontologiquement pas responsable, en tant que responsable politique. Vous êtes le premier citoyen de ce pays. 'La transparence pour tout le monde mais pas pour moi', c'est ça que vous souhaitez", a poursuivi Daniël Termont, dont le parti a été fortement fragilisé par le récent déballage sur les cumulards grassement payés.

Siegfried Bracke a justifié son refus de divulguer les sommes perçues pour son travail chez Telenet : "Je dois être indépendant quand je préside la Chambre et quand je la représente. Pour le reste, je suis un représentant élu. (...) Le conseil consultatif de Telenet, c'est comme un boulanger qui vend du pain. Cela a un prix, conforme au marché. Expliquez-moi où j'aurais, dans tout ça, manqué à mon devoir de servir l'intérêt général. Le reste n'est qu'insinuation."

Il a aussi affirmé que sa décision de finalement démissionner du conseil consultatif de Telenet n'a pas été poussée par les interventions des socialistes au conseil communal, et dément toute pression de son propre parti dans ce sens. "J'ai informé mon président de ma décision", a-t-il indiqué, laconique.

Réaction des verts

Les députés Ecolo Jean-Marc-Nollet et Groen Kristof Calvo se posent des questions concernant le rôle de Siegfried Bracke en tant que président de la Chambre. "En ces temps gris pour la démocratie, le Président de notre Assemblée doit absolument rester au-dessus de la mêlée et son intégrité doit être absolue", estiment-ils mercredi. Les deux députés évoqueront le sujet mercredi lors de la conférence des présidents de la Chambre.

Les Verts interrogeront le président de la Chambre mercredi sur les dernières révélations le concernant. "Nous devons connaître ses réelles intentions", souligne Jean-Marc Nollet.

Ils espèrent que les autres groupes politiques donneront également un signal politique clair au nationaliste flamand. "Tout à l'heure, nous devons travailler tous ensemble à renforcer la transparence et la bonne gouvernance. J'espère que tout le monde pourra se retrouver derrière cet objectif, y compris Siegfried Bracke lui-même", conclut Jean-Marc Nollet

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