Charles Michel plaide pour un patriotisme européen

A La Valette (Malte), où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne sont réunis en sommet informel ce vendredi, le Premier ministre belge Charles Michel (photo) a appelé l’Europe à ne pas devenir le jouet de Donald Trump, Vladimir Poutine ou Xi Jinping, et à développer un patriotisme réaliste, dans l’intérêt des citoyens européens.

"Nous ne devons pas être aveugles ni sourds", a affirmé le Premier ministre libéral à son arrivée au sommet informel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne à La Valette (Malte) consacré en partie au futur de l'Europe à 27 et à ses relations internationales. L'élection de Donald Trump "signifie un nouveau modèle pour les relations transatlantiques", mais il ne faut pas perdre de vue la Chine ou la Russie. "Nous ne devons pas devenir le jouet de Donald Trump, de Vladimir Poutine ou de Xi Jinping", déclarait Charles Michel notamment à la VRT.

La solution, c'est un "patriotisme européen", "sans naïveté, mais avec réalisme", a assuré le Premier ministre. "Dans l’intérêt des citoyens européens".

Un plus petit noyau européen ?

Charles Michel allait également répéter à ses collègues européens son plaidoyer pour une Europe qui engrange des résultats, quitte à ce que seuls certains pays - ceux qui le veulent - avancent. "On voit monter un populisme anti-institutions démocratiques en Europe. La meilleure solution, c'est de montrer aux gens qu'on a des résultats", principalement sur la migration, la sécurité et la croissance, a insisté le Premier ministre.

La base de cette Europe en deux cercles concentriques serait la zone euro, déjà engagée dans une union monétaire, sans cependant fermer la porte aux autres pays européens qui souhaiteraient avancer.

Premier maillon de cette chaîne, le Benelux s'est mis d'accord sur une vision commune que Charles Michel et ses homologues néerlandais Mark Rutte et luxembourgeois Xavier Bettel soumettront à leurs collègues vendredi. "C'est rêver en technicolor si l'on pense qu'on va arriver à décider à 27", avait affirmé Charles Michel aux journalistes belges. "Ce ne sera pas simple à 19, mais ce sera plus réalisable, et dans des délais plus rapides".

Pour le Premier ministre, "2017 doit être une année utile pour l'Europe, peu importe qu'il y ait des élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas". L'Europe est confrontée à un "moment peu banal", et il faut "passer d'un schéma où on vit crise sur crise à un schéma où on porte un projet européen", a encore estimé Charles Michel à La Valette.

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