Paul De Grauwe : "Avec Trump, on retourne 100 ans en arrière"

"Si l’Amérique continue sur la voie du protectionnisme, d’autres pays vont lui emboîter le pas. Et cela ne peut pas apporter grand-chose de bon", a déclaré à la VRT, le professeur d’économie Paul De Grauwe (London School of Economics). Ce dernier a ajouté que le discours d’investiture de Donald Trump était angoissant.

"Ce discours d'investiture, c’était du nationalisme pur et dur", a estimé Paul De Grauwe. "Cela nous fait replonger 100 ans en arrière. C’est terrible pour le monde. Si l’Amérique continue sur la voie du protectionnisme, d’autres pays vont lui emboîter le pas. Cela ne pourra conduire qu’à une catastrophe économique et à de nombreux conflits".

Pour Paul De Grauwe, "Donald Trump ne fait qu’attiser la peur des citoyens. Il monte les gens les uns contre les autres et son discours a été formulé de telle sorte qu’il était angoissant".

"Peu m’importe si l’Amérique se renferme sur elle-même, si au moins cela n’avait pas de conséquences pour le reste du monde. Sous le régime de Juan Peron, l’Argentine s’est également renfermée sur elle-même, avec des conséquences catastrophiques pour sa population. La différence est que l’importance de l’Argentine pour l’économie mondiale n’est pas grande".

ImageGlobe

"C’est incompréhensible que les gens soient tombés dans le panneau"

"Que Trump dise qu’il va rassembler les gens, n’a aucun sens" déclare De Grauwe. "Cela fait partie de tous les discours d’investiture. Quel serait le président qui dirait, dans son discours, qu’il va diviser les gens ? Mais c’est pourtant ce que fait Trump".

"Il a nommé un gouvernement composé de milliardaires. Il a l’intention de nettoyer le pays. Or, les milliardaires ne vont pas se battre pour l’Américain moyen. C’est incompréhensible que les gens soient tombés dans le panneau".

"Nous avons défendu les frontières d’autres pays mais pas nos propres frontières" a déclaré Trump vendredi. Il faisait clairement allusion à l’OTAN, où les Etats-Unis contribuent relativement plus que, par exemple, les pays européens. Je peux comprendre les projets de Trump sur l’OTAN" ajoute De Grauwe. "En fait, les Américains répètent cela depuis longtemps".

"Il n’est pas possible que les pays européens réduisent sans cesse leur budget de la défense mais comptent sur les Américains pour les défendre. Nous devrions augmenter notre contribution.

"On ne peut espérer qu’une seule chose, c'est que l’Europe se renforce", a conclu amèrement Paul De Grauwe.


 

Les plus consultés