Sophie Dutordoir, nouvelle patronne de la SNCB

Le comité ministériel a tranché: l'ex-PDG d'Electrabel, Sophie Dutordoir, devient la nouvelle patronne de la société des chemins de fer belges. Etiquetée CD&V, la Gantoise de 53 ans succède à Jo Cornu, et devient la première femme à diriger la SNCB. Herman De Bode, qui était jusqu'il y a peu chef de cabinet du vice-premier ministre N-VA Jan Jambon présidera dorénavant le conseil d'administration d'Infrabel en remplacement de Christine Vanderveeren (CD&V).
Thierry du Bois

Parfaite bilingue, Sophie Dutordoir a dirigé Electrabel jusqu'en 2013, année au cours de laquelle elle quitte le milieu des multinationales pour découvrir les joies d'une trancheuse à jambon dans l'épicerie fine qu'elle ouvre à Overijse.

Il y a quelques semaines cependant, son nom faisait à nouveau les titres des médias parmi les favoris au poste de CEO de la SNCB. Sophie Dutordoir se relance dès lors à la tête d'une grande entreprise, publique cette fois.

Entre cabinets ministériels et grandes entreprises

Née le 29 décembre 1962, Sophie Dutordoir a débuté sa carrière professionnelle dans les cabinets ministériels après des études de philologie romane à l'université de Gand, complétées de diplômes en sciences économiques, financières et fiscales et en management. Entre 1984 et 1989, cette passionnée de communication est conseillère au cabinet de Wilfried Martens, alors Premier ministre.

Au début des années 90, la Gantoise entre chez Electrabel, d'abord comme porte-parole, avant de gravir les échelons pour y devenir, en 2005, directrice générale en charge des ventes et du marketing.

L'année 2007, marquée par la libéralisation du secteur énergétique en Belgique, la voit devenir CEO de Fluxys, société cotée et gestionnaire du réseau gazier. Elle le restera jusqu'en 2009 avant de revenir chez Electrabel, en tant qu'administratrice et CEO de la division "énergie Benelux et Allemagne" de GDF Suez (aujourd'hui Engie).

Fin 2013, Sophie Dutordoir surprend en annonçant sa démission, évoquant une "décision personnelle". La jeune quinquagénaire, qui dit ne pas connaître et même détester le mot "ambition", a toutefois une idée derrière la tête puisqu'elle ouvre, quelques semaines plus tard, à Overijse (Brabant flamand), une épicerie fine baptisée "Poppeia".

Ce n'est par contre qu'un demi pas de côté du monde des affaires puisque Sophie Dutordoir est restée administratrice chez BNP Paribas Fortis (depuis 2010), Valeo (depuis 2013) et Bpost (depuis 2013).

Herman De Bode, président du CA d'Infrabel

Dans le jeu de dominos qui a conduit à la nomination de Sophie Dutordoir, Herman De Bode prend la présidence d'Infrabel, le gestionnaire de l'infrastructure du chemin de fer, et satisfait ainsi au désir du plus grand parti du pays, la N-VA, de jouer de son influence dans les organes de gestion du chemin de fer.

Herman De Bode a dirigé le bureau de consultance McKinsey. Il était jusqu'il y a peu le chef de cabinet du vice-premier ministre N-VA Jan Jambon. Aux dernières élections pour la Chambre, il poussait la liste dans l'arrondissement d'Anvers. Il est l'un des signataires du Manifeste pour une Flandre indépendante en Europe promu par le groupe d'influence flamingant "In de Warande". Ce geste l'avait obligé à quitter McKinsey.

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