Elke Sleurs perd en justice contre Alain Hubert

L’action en justice intentée par la Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique contre la Fondation polaire internationale (IPF) et son président Alain Hubert - pour vol de matériel - a été déclarée non fondée par la chambre civile de la Cour d’appel de Bruxelles. Elke Sleurs (photo) réclamait 300.000 euros à l’explorateur, dont elle estime qu’il s’est rendu illégalement à la station polaire à un certain moment.

La Fondation polaire internationale estime que la Secrétaire d'Etat avait rompu unilatéralement le contrat de partenariat les liant et qu'elle s'était approprié de nombreux biens de l'IPF. De son côté, Elke Sleurs entendait poursuivre la Fondation et son président Alain Hubert pour "vol", assorti d'astreintes. Elle réclamait ainsi 300.000 euros à l'explorateur, qui n'aurait pas rendu tout le matériel dont il s'est emparé en se rendant illégalement à la station polaire avant l'arrivée de l'équipe envoyée par la Politique scientifique.

La justice avait en effet interdit l'accès à la station Princesse Elisabeth à l'IPF et son président, dans un jugement rendu le 21 octobre dernier, sous peine d'astreinte. Des membres de la Fondation s'étaient pourtant rendus sur place, quelques heures avant l'arrivée de l'équipe belge, et avaient emporté du matériel.

"Vingt pour cent du matériel dérobé n'a pas été rendu", indiquait alors le cabinet de la Secrétaire d'Etat. "La restitution du matériel est aussi beaucoup trop tardive", avait estimé Elke Sleurs. L'action a finalement été jugée non fondée par la cour d'appel de Bruxelles le 16 juin dernier.

"Cette décision confirme la légitimité de la présence de l'IPF en Antarctique et à la Station Princesse Elisabeth (photo), dont elle est propriétaire, afin de soutenir la recherche scientifique nationale et internationale, conformément à son objet social", a commenté la Fondation. "C'est une bonne nouvelle, car la Cour d'appel confirme que nous ne sommes pas des voleurs de notre propre matériel. Beaucoup de choses avaient été dites à ce sujet. L'arrêt rappelle aussi que la cession de la base est intrinsèquement liée au fait que nous sommes l'opérateur de l'Etat belge en Antarctique", ajoutait Alain Hubert.

INTERNATIONAL POLAR FOUNDATION/PHOTO R. ROBERT

D’autres procédures en cours

L’explorateur bruxellois (62 ans, photo) rappelle par ailleurs que la Fondation a fait opposition d'un appel d'offres lancé récemment pour sélectionner un prestataire de services privé chargé d'épauler le ministère de la Défense pour l'organisation de la prochain expédition scientifique vers la station polaire Princesse Élisabeth en Antarctique, duquel "nous avons été d'emblée exclus". Les plaidoiries pour ce volet du dossier se tiendront le 13 juillet.

"Nous souhaitons pouvoir discuter le plus rapidement possible avec l'Etat, dans l'intérêt général", conclut Alain Hubert. "Il s'agit d'une décision dans seulement une des douze procédures en cours opposant l'IPF et l'Etat belge devant différentes instances", réagit de son côté jeudi le cabinet de la Secrétaire d'Etat. "C'est donc très limité et cela ne représente absolument pas la situation dans son ensemble."

Selon l'arrêt, l'IPF pourra se rendre à la station polaire, uniquement si cela ne perturbe pas le travail des autorités. "Nous pourrons cependant encore exiger des astreintes." "Il n'apparaît non plus nulle part que la station est la propriété de l'IPF", conclut le cabinet.

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