La Défense reçoit des investissements contre des emplois
Cette note de Vision - qui n’est donc plus un "plan" - stratégique (élaborée pendant 18 mois) a été approuvée mercredi soir, lors d'un conseil des ministres électronique, à une semaine d'un important sommet de l'Otan. La semaine prochaine, le Premier ministre Charles Michel (MR) doit se rendre à Varsovie pour ce sommet, et pourra maintenant montrer quelque chose au moins. Après le Luxembourg, la Belgique est en effet le moins bon élève dans la classe de l’Otan.
Selon le document de 144 pages avalisé par le gouvernement, le budget de la Défense devrait atteindre 1,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2030 - contre 0,9% actuellement et alors que l'Otan presse ses membres d'atteindre le seuil des 2% d'ici 2024 - et plus de 6,5 milliards d'euros à cette échéance, contre moins de 4 milliards d'euros actuellement, pensions des militaires comprises.
En plus des dépenses courantes, la Défense pourra investir ces 15 prochaines années quelque 9,2 milliards d’euros dans du nouveau matériel. Le gouvernement fédéral devrait également débloquer encore 200 millions d’euros pour des investissements directs.
Cet argent ira principalement à l’achat de 34 nouveaux avions de combat - pour succéder aux F-16 vieillissants (photo) -, qui coûteront à eux seuls 3,4 milliards d’euros. La Belgique investira pour la première fois aussi dans son propre avion de ravitaillement, afin que les nouveaux avions de combat puissent être approvisionnés dans l’air et être utilisés de façon plus autonome.
La marine recevra deux nouvelles frégates et six nouveaux chasseurs de mines. Le gouvernement achètera en outre deux grands drones de reconnaissance, qui pourraient éventuellement être armés par la suite. Ensemble, ils coûteront 480 millions d’euros. Pour la composante terrestre, l’achat de nouveaux véhicules plus légers est prévu.
Quelque 7.000 militaires en moins
Le but de la note de Vision stratégique est que l’armée arrive à terme à réduire son personnel à 25.000 militaires. Soit 7.000 de moins qu’actuellement. Une vague de départs à la retraite étant prévue ces prochaines années, ce dégraissement devrait se passer sans licenciements.
Il n’est pas encore clair quelles casernes devront être fermées. La décision à ce sujet est attendue dans les quatre mois. Ce qui est certain, c’est que le nombre de militaires sera réduit, notamment via des réductions de capacités.
Ainsi, les hélicoptères Agusta ne seront pour la plupart plus utilisés, tout comme le personnel qui s’en occupait. La force aérienne passera, elle, de 56 à 34 avions de combat. Ce qui représente un quart du personnel en moins. Et l’Ecole royale militaire devra réduire ses formations.