Brexit : les Etats membres de l’UE se concertent à Bruxelles

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays membres de l’Union européenne se sont réunis ce mercredi à Bruxelles, sans le Premier ministre britannique David Cameron, pour évoquer l’attitude à adopter face au Royaume-Uni qui souhaite quitter l’Union et l’avenir de l’UE. Une réunion jugée "très importante" par le Premier ministre belge Charles Michel (MR). Le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker recevra aussi la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.
AFP or licensors

La réunion informelle de ce mercredi matin à Bruxelles a été qualifiée de "très importante" par le Premier ministre belge, Charles Michel (photo), à son arrivée. "Elle doit contribuer à montrer l'unité des 27 et leur volonté de dégager ensemble une stratégie pour tenter de donner un renouveau au projet européen, de remobiliser des convictions fortes autour de ce projet", a-t-il commenté.

"Quand on veut tout décider à 27, il y a parfois un risque d'immobilisme. Peut-être doit-on accepter de se dire les choses telles qu'elles sont, si un groupe de pays veut aller plus vite, il doit pouvoir le faire, sans en être empêché par ceux qui veulent mettre un peu plus de temps pour avancer. Une Europe à plusieurs vitesses, c'est ma conviction et mon credo", a ajouté Charles Michel.

Le référendum britannique doit être "un radio-réveil qui sonne aux oreilles de tous ceux qui pensent qu'il faut s'engager plus fortement de manière concrète pour le projet européen" sur les enjeux de sécurité, d'emploi, d'investissements stratégiques ou encore d'innovation, a-t-il poursuivi.

Le Royaume-Uni doit notifier son intention

Concernant l'absence actuelle de notification par le Royaume-Uni de sa volonté de quitter l'Union (article 50 du Traité sur l'Union européenne), le Premier ministre belge a indiqué qu'il croyait en "l'argumentation politique" et en "la force de conviction", tout en précisant que la Grande-Bretagne ne pouvait pas s'offrir "le luxe d'une très longue crise politique".

L'Union européenne refuse d'entamer une quelconque négociation avant que le Royaume-Uni ait formellement notifié son intention de quitter l'Union, mais le Premier ministre britannique David Cameron persiste à vouloir laisser cette responsabilité à son successeur, qui devrait être désigné le 9 septembre.

"Nous avons plus que jamais besoin d'une Europe unie par rapport à un Royaume désuni", a pour sa part commenté le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. "On ne commence pas à négocier tant qu'on aura pas l'article 50, je n'ai pas envie que le gouvernement britannique décide quand on en aura assez fait pour qu'il enclenche cet article", a-t-il précisé.

L’Ecosse défend sa place dans l’Union

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker reçoit également ce mercredi la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (photo) à Bruxelles, où elle vient défendre la place de l'Ecosse dans l'Union européenne malgré le Brexit. La rencontre aura lieu à la Commission à 17h. Sturgeon doit également rencontrer en début de journée le président du Parlement européen, Martin Schulz, et les chefs des groupes politiques de cette assemblée.

Lors du referendum du 23 juin, les Ecossais ont voté à 62% pour un maintien du Royaume-Uni dans l'UE. Il serait donc "démocratiquement inacceptable" que les Ecossais sortent de l'UE "contre leur gré", a lancé mardi la dirigeante du parti indépendantiste SNP.

Dès vendredi et l'annonce des résultats, Nicola Sturgeon avait jugé "hautement probable" un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse après celui de 2014, marqué par la victoire du non.

En allant évoquer le dossier écossais en plein sommet européen, la Première ministre écossaise se place dans la situation délicate d'ouvrir des discussions, alors que le Royaume-Uni n'a pas encore déclenché le processus de sortie de l'UE. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait refusé mardi de rencontrer Nicola Sturgeon.

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