Brexit : "Pas de panique, pas de rancune"

C’est un claque pour le projet européen, mais parallèlement aussi un appel à garder la tête froide. Telle est la réaction du Premier ministre face à la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Charles Michel a lancé vendredi un "appel solennel" aux chefs d'Etat et de gouvernement et au président du conseil européen pour la tenue d'un conclave dès le mois de juillet, sans les Britanniques, sur un approfondissement du projet européen.
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Les Britanniques ont voté et choisi. Pour eux, le Royaume-Uni doit quitter l’Union européenne. "C’est un coup dur pour le projet européen. Mais en même temps, je ne suis pas non plus tout à fait étonné. Nous savions que le risque était grand", a déclaré Charles Michel (photo) lors d’une conférence de presse.

"La balle se trouve désormais dans le camp du gouvernement britannique. Mais nous devons éviter une situation d’incertitude", a précisé le Premier ministre, pour qui il faudra désormais oeuvrer à trouver les meilleures modalités en vue d’une nouvelle collaboration avec le pays. Reste à savoir si ce sera possible à court terme, certaines voix évoquant une période de sept ans.

"Nous ne pouvons pas paniquer", insiste encore Charles Michel. "La semaine prochaine, il y aura déjà un sommet européen. Cela peut être un momentum pour une première analyse politique. En tant que premier ministre, j’aurai beaucoup d’attention pour les intérêts belges, mais aussi ceux de l’Europe en général. Nous ne serons pas rancuniers envers la Grande-Bretagne, mais ils ont fait un choix. Ils doivent aussi en assumer les conséquences".

Pour le Premier ministre, il s’agit à présent de transformer ce "moment difficile" en une "opportunité". Il a dans ce cadre lancé un "appel solennel" aux chefs d'Etat et de gouvernement et au président du conseil européen pour la tenue d'un conclave dès le mois de juillet, sans les Britanniques, sur un approfondissement du projet européen.

Il s'agirait de définir "au plus haut niveau les grandes orientations politiques sur l'avenir de l'Europe", a indiqué le chef de gouvernement belge. Il faudra envisager selon lui comment poursuivre l'approfondissement du marché intérieur, l'énergie, le marché digital, l'union monétaire, la sécurité interne et externe de l'Union.

"La construction de l'Union européenne a été le plus beau rêve du vingt-et-unième siècle, il faut en construire un autre", a-t-il conclu.

Kris Peeters convoque une réunion d'urgence du groupe d'experts

Le vice-Premier ministre en charge de l'Economie, Kris Peeters, organisera ce vendredi midi une réunion d'urgence du groupe de travail qu'il a constitué sur les conséquences éventuelles d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, a-t-il indiqué sur Twitter.

En début de semaine, il avait annoncé avoir mis sur pied un groupe d'experts pour conseiller le gouvernement en cas de Brexit, et de ses conséquences pour l'économie belge.

Placé sous la direction de l'homme d'affaires Paul Buys (Bekaert), ce groupe est composé notamment du gouverneur de la Banque nationale, Jan Smets, du président de BNP Paribas Fortis, Herman Daems, et du patron du port de Zeebruges, Joachim Coens.

Selon différentes études, la Belgique pâtirait d'un retrait de la Grande-Bretagne de l'Union à hauteur de 0,5% du PIB, soit 2,1 milliards d'euros. Un Brexit pourrait entraîner la perte de 12.000 emplois chez nous.
 

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