La Belgique dirige une mission européenne au Mali

La Belgique va renforcer et presque doubler sa présence au Mali, et prendre la tête de la mission de formation de l’armée malienne, menée sous l’égide de l’Union européenne. Notre pays succédera ainsi à l’Allemagne. C’est ce qu’a décidé le gouvernement fédéral, en réponse notamment à la demande française d’assistance après les attentats du 13 novembre à Paris. La mission européenne entraine en effet les soldats maliens à lutter contre l’Etat islamique.

Une nonantaine de militaires belges sont déployés au Mali depuis mi-mai 2014, dans le cadre de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM). Leur nombre devrait pratiquement doubler pour être porté à 175 environ à partir du mois de juillet, a précisé le ministère de la Défense ce vendredi.

Selon la décision prise par le Conseil des ministres, sur proposition du ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA), la Belgique prolongera telle quelle sa participation actuelle axée sur la protection ("Force Protection") des instructeurs européens, avec une nonantaine de militaires, à partir de mai 2016 pour une durée d'un an.

L'armée belge reprendra aussi le commandement d'EUTM Mali pour un an, à partir du 1er juillet, en fournissant environ trente postes supplémentaires, essentiellement "des fonctions d'état-major et d'encadrement de l'instruction". Un officier belge, probablement un général de brigade commissionné à ce grade pour la durée de la mission, prendra la tête de cette mission européenne forte de quelque 550 personnes, d'une bonne vingtaine de nationalités.

Former les soldats maliens contre l’EI

Parallèlement, la Défense engagera environ 55 militaires au sein d'un "Mobile Advisory and Training Team". Ces militaires fourniront des conseils et des formations aux Forces armées maliennes (FAMa) dans leurs cantonnements.

Il s'agira de la poursuite de la formation dispensée à ce jour à sept bataillons des FAMa - mais un huitième est en cours - à l'académie militaire de Koulikouro, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne.

Cet engagement accru de la Belgique répond notamment à la demande d'assistance formulée par la France à ses partenaires européens après les attentats de Paris, en invoquant l'article 42.7 du Traité de Lisbonne sur la solidarité européenne en cas d'agression.

Les coûts pour l'année budgétaire 2016 pour la continuation de la participation belge sont estimés à 9,267 millions d'euros en net (11,841 millions en brut). L'EUTM-Mali, lancée en février 2013 dans la foulée de l'opération française Serval visant à neutraliser les groupes islamistes armés présents dans le nord du pays, a été prolongée le 18 janvier dernier de 24 mois, jusqu'à la mi-mai 2018.

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