De Wever, ce grand ami de Cameron

Afin de mieux comprendre les idées politiques de Bart De Wever, le journaliste de la VRT Ivan Ollevier a suivi le président de la N-VA en visite chez son ami politique, le Premier ministre britannique David Cameron.

Ivan Ollevier, journaliste de la VRT, est entre autres un spécialiste du Royaume-Uni.

Bart de Wever au Premier ministre britannique : "Toutes mes félicitations pour votre victoire aux élections de mai !" Réponse de Cameron : "Merci. Je n’avais jamais passé une nuit électorale aussi palpitante." À l’évidence, la victoire des conservateurs n’était vraiment pas pour déplaire au président de la N-VA. Les deux hommes étaient assis, côte à côte, dans une petite pièce du 10 Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre britannique. Et M. Cameron d’ajouter : "Nos deux partis sont d’excellents alliés au sein du groupe des Conservateurs au Parlement européen." Mercredi dernier, Bart De Wever a embarqué à bord de l’Eurostar afin de rencontrer David Cameron. Leur précédente rencontre de ce genre datait de 2011.

Bart De Wever et sa délégation (composée entre autres du parlementaire européen Sander Loones et du ministre des Finances Johan Van Overtveldt) ont été accueillis avec beaucoup d’égards à Downing Street. Non pas par une traditionnelle poignée de mains devant le bâtiment, car la photo devant la célèbre porte d’entrée est réservée aux chefs d’États et de gouvernements, mais par des salutations cordiales à l’intérieur, au premier étage de l’immeuble.

Le nationaliste et l’unioniste

De Wever n’a jamais caché l’admiration qu’il porte aux conservateurs britanniques. Il partage avec eux un intérêt certain pour l’œuvre d’Edmund Burke, le penseur irlandais du 18e siècle considéré comme l’un des pères du conservatisme moderne.

Rien d’étonnant dès lors à voir la N-VA rejoindre le groupe de Cameron et des siens au Parlement européen : le CRE, à savoir les Conservateurs et réformistes européens. Certes, tout le monde, à la tête du parti, n’était pas favorable à cette décision, mais Bart De Wever a préféré le CRE à l’ALE, l’Alliance libre européenne, qui comprend quelques partis européens de gauche. Sur le plan socio-économique, la N-VA se déclare à droite, tout comme le Parti conservateur de M. Cameron.

Ceci dit, comment Bart De Wever parvient-il à concilier ses positions idéologiques avec l’unionisme affiché par le Premier ministre britannique ?

L’année passée, en septembre, j’avais rencontré deux mandataires N-VA dans la capitale de l’Écosse, Edimbourg. Il s’agissait du parlementaire flamand Piet De Bruyn et du parlementaire européen Mark Demesmaeker. Alors que, ce jour-là, se tenait le referendum sur l’indépendance de l’Écosse, les deux nationalistes flamands plaidaient devant nos caméras et nos micros en faveur du oui.

Si l’indépendance écossaise ne l’a pas emporté ce jour-là, les élections organisées plus d’une demi-année après le referendum ont été remportées par les indépendantistes du Parti national écossais. Bart De Wever avait donc deux raisons de se réjouir, car dans le reste du Royaume, contre toute attente, les conservateurs ont écrasé les travaillistes. M. De Wever avait alors qualifié ce résultat d’idéal sur le site de Newsmonkey : "Je me réjouis du résultat de ces élections".

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