L’aide à des projets de développement au Burundi suspendue

Afin d’intensifier la pression politique et de forcer les dirigeants burundais à la table des négociations avec l’opposition, la Belgique suspend son soutien à une série de projets de développement au Burundi. Il s’agit de projets qui n’affectent pas directement la population locale, mais bien des programmes proches des autorités burundaises.

Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo (Open VLD) a précisé ce vendredi que les projets qui sont suspendus pour faire pression sur le gouvernement burundais sont des programmes proches des autorités et qui pourraient faire l’objet d’une récupération politique.

L'instabilité des derniers mois a un impact conséquent pour le Burundi. Quelque 200.000 citoyens ont fui, l'économie est perturbée et le gouvernement est de plus en plus isolé.

Jeudi, l'Union européenne a adopté des sanctions contre quatre personnes impliquées dans la répression des opposants au régime, et la Belgique veut désormais aussi envoyer un signal aux autorités. "Je préférerais ne pas avoir à le faire, cela me fait un peu mal au cœur", avouait le ministre De Croo (photo).

Les projets qui sont concernés concernent le soutien au pavage, à la justice burundaise et à la gouvernance. Si aucun progrès n'est enregistré d'ici le mois d'avril prochain, ces projets seront définitivement arrêtés. Dans cette éventualité, les 65 millions d'euros qui y sont investis seront réorientés.

Le ministre de la Coopération au développement évalue déjà quelles initiatives pourraient recevoir un nouveau soutien. "Cette décision ne signifie pas que les budgets sont diminués", a-t-il précisé. Par habitant, le Burundi reste le pays auquel la Belgique garantit le plus d'aide, plus encore qu’à la République démocratique du Congo.

Le ministre De Croo n'a pas évoqué quelles seraient les prochaines étapes concrètes. "Il faut d'abord en discuter, et puis juger."

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