"Surveiller nos propres frontières est presque inévitable"

Invité de l’émission "Terzake" (VRT), mercredi soir, Bart De Wever s’en est pris à la politique d’asile européenne. "Je suis un pro-Schengen, mais si cela signifie la libre circulation des criminels et des terroristes, alors il faut fixer des limites". Le président de la N-VA a aussi suggéré la création d’un statut social distinctif pour les demandeurs d’asile reconnus.

Bart De Wever ne comprend pas dans quelle "tour d’ivoire" se trouve la Commission européenne à cause du traité de Schengen qui rend non négociable la libre circulation des biens et personnes en Europe. "Je suis absolument pro-Schengen, mais cela suppose que la porte de derrière soit bien verrouillée" a-t-il déclaré.

"Il faut garder les frontières extérieures de l’Europe et organiser à cet endroit l’accueil initial des réfugiés, d’un point de vue humanitaire prendre nos responsabilités et ensuite répartir de manière équitable les réfugiés entre les différents Etats".

Il est incompréhensible pour Bart De Wever que seuls certains pays européens doivent assumer toutes les demandes d’asile. "En juillet, la Belgique a reçu 3.700 demandes d’asile, le Portugal 70 et la République tchèque 56. Ce n’est pas juste. En Allemagne, 800.000 demandes ont été introduites en une seule année. C’est l’équivalent de la population d’une ville comme Bruxelles".

"Le niveau d'absorption est atteint à Anvers"

Pour le bourgmestre d’Anvers, "il est indispensable que l’Europe mène une autre politique d’asile".

"L’Europe doit adopter une autre politique d’accueil, une politique humanitaire coordonnée correcte pour que tout le monde puisse prendre ses responsabilités. Je vous dis pour l'instant: cela n'existe pas. L'Union Européenne devrait le faire. Si elle ne le fait pas, je pense que certains Etats demanderont de contrôler alors eux-mêmes leurs frontières. Cela sera inéluctable", estime le président du parti nationaliste flamand.

"Je suis pro-Schengen, mais si cela signifie la libre circulation des criminels et des terroristes, alors il faut fixer des limites".

Bart De Wever envisage aussi de créer un statut spécial pour les réfugiés, une idée que l’Europe n’autorise pas. "Dès que quelqu’un est reconnu comme réfugié, il reçoit un revenu minimum, il peut introduire une demande pour bénéficier d’un logement social, recevoir des allocations familiales. C’est très difficile à expliquer aux gens qui ont versé des contributions toute leur vie".

Mais pour Bart De Wever les plus gros problèmes doivent encore venir.

"De nombreux réfugiés qui demandent l’asile aujourd’hui proviennent de zones de conflits et obtiendront le statut de réfugiés. La question se pose bien sûr de savoir où ils vont s’installer".

En tant que bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever n’a pas de projets de centre d’accueils collectifs pour ces réfugiés. "Le niveau d’absorption est atteint à Anvers" déclare le président du parti nationaliste flamand. "Six bébés sur dix qui naissent à Anvers n’ont pas le néerlandais comme langue maternelle. Si l’on pense que nous allons pouvoir leur donner à tous un emploi et un enseignement de qualité, moi j’estime qu’il y a un problème".

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