La Belgique envoie 35 militaires en Irak contre l’EI

Le conseil des ministres doit donner vendredi son accord à l’envoi d’un détachement de 35 militaires belges à Bagdad, pour assurer d’une part la formation de l’armée irakienne (20 instructeurs) et d’autre part une sécurisation (15 militaires de soutien et de sécurité) dans le cadre de la coalition contre le groupe terroriste Etat Islamique (EI).

Il s'agira du second volet de l'engagement militaire belge en Irak - et le premier au sol -, après le déploiement de chasseurs-bombardiers F-16 en Jordanie en octobre dernier pour combattre les djihadistes de l'EI dans le cadre de l'opération américaine "Inherent Resolve".

En dépêchant dans les prochains jours 35 militaires (vingt instructeurs et du personnel de soutien et de sécurité) à Bagdad (photo), où ils s'installeront sur l'aéroport - une zone sécurisée -, la Belgique s'inscrit ainsi dans le programme "Building Partner Capacity" développé par la coalition afin de permettre à terme aux forces militaires irakiennes d'assurer la souveraineté du pays. Les Etats-Unis avaient sollicité la Belgique dès septembre dernier à ce sujet.

La décision doit être prise vendredi par le gouvernement, qui avait déjà approuvé le 20 janvier le déploiement d'une équipe de reconnaissance de trois personnes - deux militaires à Bagdad, au sein de l'état-major des opérations spéciales (la "Combined Joint Special Operations Task Force") à Bagdad et un officier de planification auprès de l'état-major de la coalition au Koweït.

Pas de participation des Belges aux combats

La mission de formation doit commencer début mars et n'implique pas de participation aux combats, précise la Défense. Il s'agira d'aider à la sélection du personnel militaire irakien, d'entraîner des soldats irakiens à des techniques commandos, au tir, ainsi qu'aux soins médicaux, avec comme objectif également de former des instructeurs, selon le principe "Train the Trainers".

Cette mission est aussi inscrite au planning des opérations pour 2015 approuvé le 18 décembre dernier par le Conseil des ministres. Son coût est estimé à 1,815 million d'euros pour six mois, d’après la Défense.

En choisissant Bagdad et la possibilité de coopérer avec les Pays-Bas et la Norvège, la Défense change son fusil d'épaule, après avoir durant plusieurs semaines privilégié le choix d'Erbil, la capitale de la province autonome du Kurdistan, et la collaboration avec l'Allemagne.

Cet engagement terrestre - mais le gouvernement refuse l'expression de "troupes au sol" parce que les instructeurs ne participeront pas à la reconquête du territoire irakien aux mains de l'EI - vient compléter celui des six avions de combat F-16 opérant depuis la Jordanie et servis par quelque 110 personnes pour mener des raids aériens contre les positions des djihadistes, à raison de quelque 400 heures de vol mensuelles.

La Belgique contribue à hauteur d'environ 5% aux missions menées contre l’Etat Islamique par la coalition mais elle se limite, pour des raisons juridiques - l'absence de mandat du Conseil de sécurité de l'ONU - au territoire irakien, alors que les Etats-Unis et leurs alliés arabes frappent l’EI aussi en Syrie.

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