Le budget flamand restera-t-il cette fois dans le rouge ?

Alors que le contrôle budgétaire de printemps oblige cette fois le gouvernement flamand à trouver apparemment au moins 700 millions d’euros pour maintenir le budget 2015 en équilibre, le ministre-président Geert Bourgeois (N-VA, photo) semble ne plus exclure totalement de ne plus viser absolument l’équilibre. Ce serait alors au profit d’un ballon d’oxygène pour des investissements. Les ministres Crevits et Turtelboom n’excluent pas non plus un déficit.

En marge de la réunion du comité de concertation de ce mercredi matin, le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA) affirmait vouloir conserver la discipline budgétaire pour son gouvernement en plein exercice de contrôle du budget 2015. Mais il déclarait aussi que son équipe s’est fixé comme principe de garder une marge pour des investissements.

Pour Geert Bourgeois, parvenir à un budget en équilibre, comme cela fut le cas les années précédentes, reste une priorité. D’autant plus que chaque déficit en Flandre a immédiatement des répercussions sur le budget fédéral et peut donc engendrer des problèmes lors du contrôle budgétaire mené par les instances européennes.

Mais l’exercice de cette année s’avère nettement plus ardu qu’escompté, comme l’annonçait il y a deux jours le ministre-président flamand à la VRT. Au Parlement flamand, la ministre du Budget Annemie Turtelboom (Open VLD, photo) a cité le chiffre de 694 millions d’euros de déficit, tout en soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un montant définitif.

Le gouvernement flamand devra donc, apparemment, trouver au moins 700 millions d’euros d’économies ou de rentrées supplémentaires s’il veut revenir à l’équilibre budgétaire. Or, pour ce faire, il devra sans doute toucher aux grands départements : l’enseignement et le bien-être. Qui sont tous deux gérés par des ministres CD&V.

C’est sans doute la raison pour laquelle la ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege, démocrate-chrétienne, suggérait ouvertement il y a une dizaine de jours de s’écarter de l’objectif d’équilibre budgétaire. "La priorité de mon parti est claire: il serait inacceptable de demander davantage d'efforts aux citoyens", indiquait Joke Schauvliege au journal "De Zondag". "Peut-être devrions-nous momentanément quitter l'objectif d'un budget en équilibre? A un certain moment, c'est une piste qu'il faut oser envisager. Il faut garder suffisamment d'oxygène que pour investir. On peut se détruire en économisant", avait ajouté la vice-ministre-présidente du gouvernement flamand.

La ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V, photo), déclarait ce mercredi que lorsque tout le monde "admet que le contrôle budgétaire sera très lourd, il faut considérer les choses avec une ouverture d’esprit".

Le CD&V juge important de garder le budget en équilibre, "mais il faut bien considérer toutes les facettes de la médaille", déclarait le vice-Premier ministre fédéral Kris Peeters, également présent au comité de concertation. "C’est au niveau flamand de voir comment il veut aborder les choses, et après nous verrons quelles en sont les conséquences pour le niveau fédéral", concluait Kris Peeters (CD&V).

La ministre flamande du Budget, Annemie Turtelboom (Open VLD), plaidait aussi en faveur d’une rigueur budgétaire, "tout en analysant en profondeur les différentes options".

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