La puissance financière de la N-VA augmente

De tous les partis politiques de Belgique, c’est la N-VA qui reçoit actuellement la plus grande dotation publique. D’après les chercheurs Bart Maddens et Jef Mulders de l’Université Catholique de Louvain, le parti nationaliste flamand possèdera ainsi une fortune potentielle de 43 millions d’euros en 2019. Grâce à sa victoire électorale du 25 mai dernier, la N-VA reçoit plus de subsides qu’aucun parti n’en avait encore jamais reçu.
Jonas Roosens

Jamais aucun parti belge n’avait reçu autant de subsides publics que la N-VA à l’heure actuelle. Le financement du parti est calculé sur base du nombre de parlementaires élus en Flandre et à la Chambre.

Etant donné que le parti nationaliste flamand a enregistré une avancée importante à divers niveaux politiques, la dotation du parti a augmenté de 4,2 millions d’euros. La N-VA reçoit donc actuellement 12,3 millions d’euros par an - un montant de subsides publics record.

Pour d’autres partis politiques, la dotation est restée plus ou moins la même au lendemain des scrutins du 25 mai 2014. Seul le parti d’extrême-droite Vlaams Belang, qui a perdu beaucoup de terrain, a perdu 2,5 millions d’euros de subsides.

Le montant total des dotations allouées aux divers partis politiques a augmenté de plus de 4 millions d’euros, pour atteindre la somme totale de 60,8 millions d’euros. C’est pourquoi l’augmentation de la dotation de la N-VA ne se fait pas vraiment sentir dans les caisses des autres partis politiques.

Le fossé financier se creuse

Grâce aux importants subsides qu’il perçoit, le parti nationaliste flamand est parvenu à réaliser de grosses économies. Les partis évitent la plupart du temps de dépenser l’entièreté de leurs subsides, pour en mettre un peu de côté. Ces économies peuvent alors être utilisées, notamment, pour la campagne électorale.

En l’espace de trois ans, la N-VA de Bart De Wever est parvenue à doubler sa fortune, qui est passée de 8,45 millions d’euros en 2010 à 18,39 millions en 2013. Seul le parti socialiste francophone (PS) possède actuellement davantage d’argent en banque - soit 18,8 millions d’euros. La dotation de la plupart des autres partis est restée stable ces dernières années.

D'après les estimations des politologues Bart Maddens (photo) et Jef Smulders, le premier parti du pays disposera d'un trésor de quelque 43 millions d’euros d'ici 2019. Un grand fossé financier se creuse ainsi avec les autres partis du pays. Le PS devrait être le deuxième parti du point de vue financier, avec "seulement" 28,2 millions d’euros d’économies.

D’après Bart Maddens, interviewé ce mercredi matin dans l’émission "De Ochtend" de la VRT, "les prochaines élections sont planifiées pour 2019 et les partis ne sont pas obligés d’utiliser l’entièreté du budget qu’ils reçoivent. La caisse de guerre viendra donc à point, surtout pour les partis qui ont vu leurs subsides publics augmenter".

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