La taxe sur les plus-values divise le gouvernement Michel

Le Premier ministre a appelé les membres de son gouvernement à être prudents lors de leurs communications. Cette demande fait suite aux messages contradictoires, lancés d’un côté par le chrétien-démocrate Kris Peeters et de l’autre par le libéral Alexander De Croo, à propos de l'impôt sur les plus-values.
Nicolas Maeterlinck

Le gouvernement a tenu mardi une réunion en comité restreint après la grève nationale. De commun accord, les ministres présents n'ont pas voulu faire de commentaire à la sortie de la réunion pour permettre aux rouages de la concertation sociale de bien fonctionner.

Ces dernières semaines, les déclarations des partenaires de la majorité se sont succédé et n'allaient pas toutes dans le même sens, loin s'en faut. Ainsi, le week-end dernier, les présidents de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, et de la N-VA Bart De Wever, n’y sont pas allés de main morte dans leurs déclarations.

Gwendolyn Rutten s’est notamment plainte de l’"hypocrisie" de la gauche, dénonçant une grève politique. De son côté, Bart De Wever a accusé les syndicats de gauche de vouloir faire tomber le gouvernement. Ces propos n’ont pas plu au ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) qui avait expressément appelé ses collègues à éviter les discours provocateurs.

Au coeur des débats se trouve également la question du glissement de la fiscalité sur les revenus du travail vers d'autres sources de revenu, dont le capital, soit le "tax shift". Le point est d'autant plus compliqué que tout le monde ne parle pas toujours de la même chose, le flou régnant entre un impôt sur la fortune et une taxation des plus-values.

Hier soir, invité sur le plateau de ‘Reyers Laat’ (VRT), le vice-Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) s’est clairement avancé sur la taxe sur les plus-values. "Il n’y en aura pas", a-t-il assuré. "On ne peut pas appliquer un tel impôt sans toucher la classe moyenne. Je trouve donc que c’est une mauvaise idée", s’est-il justifié.

Ces déclarations interviennent alors que le CD&V tente de ramener ce débat à la table des négociations. La N-VA avait finalement accepté d’entrouvrir la porte, sous certaines conditions. Mais les propos d’Alexander De Croo sont venues jeter le flou sur la prise ou non d’une telle mesure.

Ce matin, le Premier ministre Charles Michel a demandé aux membres de son gouvernement de cesser les déclarations tout azimut qui alimentent la chronique politique. L’appel a été respecté à l’issue de la réunion. Reste à voir si Kris Peeters parviendra à imposer le sujet lors des négociations avec les syndicats.

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