Des avions cargos trop grands commandés pour l’armée

En 2001, la Belgique a commandé 7 nouveaux avions de transport (photo principale). Une commande basée à l’époque sur une armée de 47.000 soldats. Mais les effectifs auront nettement diminué en 2020, lorsque les avions seront livrés. Les appareils cargo commandés sont donc trop nombreux et trop grands. Si le gouvernement fédéral veut aussi encore remplacer les avions de combat F-16 de la défense, il ne restera plus de marge pour d’autres investissements.

Au cours des cinq prochaines années, la défense belge devra réaliser des économies à hauteur de 1,55 milliard d’euros. Il n’est pas encore clair comment ces économies seront réalisées dans la pratique. Mais des questions adressées à une dizaine d’experts par la rédaction de la VRT ont permis de constater que l’armée ne pourra pratiquement pas faire autrement que de réduire les coûts du personnel.

Il n’est pas encore clair combien d’emplois devront effectivement disparaître, mais les experts estiment que l’armée belge sera finalement réduite à un contingent de 20.000 à 25.000 militaires. Soit un tiers du personnel en moins qu’à l’heure actuelle.

L’armée verra donc ses effectifs diminuer au cours des prochaines années. Ce qui aura des conséquences concrètes. Ainsi, les sept avions de transports commandés en 2001 pour remplacer les vieux avions cargo C-130 seront trop grands et trop nombreux pour l’armée amincie d’ici leur livraison en 2020. A l’époque de la commande, on avait tablé sur des effectifs de 47.000 soldats.

D’autre part, les nouveaux appareils seront aussi nettement plus chers que les actuels à l’utilisation. "Les nouveaux A400M sont d’une technologie de pointe et une heure de vol coûte avec eux nettement plus cher qu’avec l’un des C-130", explique l’ancien général Hubert De Vos.

D’après Alexander Mattelaer de l’Université Libre néerlandophone de Bruxelles, spécialiste de la défense, il ne restera plus d’argent pour d’autres investissements si le gouvernement fédéral commande effectivement aussi de nouveaux avions de combat pour remplacer les F-16 (photo) de la défense. "L’armée ne conservera probablement plus que certaines capacités de base, mais il ne sera plus possible d’offrir un éventail aussi large et polyvalent qu’à l’heure actuelle. C‘est une constatation douloureuse, étant donné que nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir.

"La défense est comme une assurance incendie. Tout le monde estime qu’elle coûte trop cher, mais on en a quand même besoin"», déclarait un autre expert.

Privatisation de tâches non-militaires ?

D’après le quotidien De Morgen - qui se base sur des informations de hauts militaires -, la défense serait en train d’étudier si des tâches non-militaires de l’armée peuvent être partiellement ou entièrement privatisées. Il s’agit de tâches comme l’hôpital militaire à Neder-over-Heembeek, les hélicoptères de secours en mer à Coxyde et les installations de désintoxication d’obus à Poelkapelle.

L’information est confirmée par Alexander Mattelaer (VUB). "L’accord de gouvernement a déjà laissé entrevoir que toutes les fonctions pour lesquelles aucune expertise militaire n’est requise seront sous-traitées. L’hôpital militaire est un bon exemple. Il a été construit pour une armée de 100.000 effectifs. Mais si le effectifs sont réduits à 25.000 hommes, il faut se demander si pareil hôpital est encore nécessaire", remarque Mattelaer.

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